Le Front du salut national, dans un communiqué rendu public samedi dernier, a condamné les propos tenus par le président et des membres du parti Ennahdha dans lesquels ils menacent d'utiliser la force contre les mouvements de protestation populaires et pacifiques qui réclament le départ de la Troïka au pouvoir. Dans son document, le Front du salut national rejette les affirmations du mouvement Ennahdha concernant l'existence au sein du Front de courants extrémistes qui lui sont ouvertement hostiles et des modérés proches de ses positions". Le Front du salut national voit dans ses affirmations une tentative désespérée pour diviser ses rangs et de passer sous silence l'isolement de plus en plus visible du parti Ennahdha. Il a également accusé certains dirigeants d'Ennahdha et ceux des ligues de protection de la révolution de "proférer implicitement des menaces graves semblables à ceux qui ont visé les martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi avant leurs assassinats", lit-on dans le texte du communiqué. Le Front du salut national impute au mouvement Ennahdha et au gouvernement la responsabilité de ce que peuvent engendrer de telles campagnes d'agressions ou d'assassinats. Le Front du salut a exprimé son attachement aux demandes formulées par le Front populaire à savoir: la dissolution de l'assemblée nationale constituante et des instances qui en sont issues et la formation d'un gouvernement de salut national. Sur un autre plan, il a également dénoncé les actes de violence et les meutres qui ont accompagné la dispersion des sit-in de Rabia Al-Adawiya et de Nahda en Egypte, tout en imputant la responsabilité de la dégradation de la situation aux Frères musulmans qui se sont obstinés à concentrer le pouvoir entre leurs mains et tournés le dos aux revendications du peuple", selon le texte du communiqué du front qui ajoute que "les frères musulmans n'ont pas hésité à prendre les armes pour affronter les forces de l'ordre, brûler des églises et porter atteinte aux biens publics et d'autrui".