Les leaders du Front populaire s'étaient donné rendez-vous au domicile de la victime. Une conférence de presse y a eu lieu qui donne un aperçu sur les nouvelles orientations du mouvement «Nous avons des informations non confirmées faisant état de l'implication de la police parallèle dans l'assassinat de Mohamed Brahmi, coordinateur général du Courant populaire, élu de l'Assemblée constituante et dirigeant du Front populaire », a révélé le porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami. Il a insisté sur le fait que la responsabilité politique et morale est imputable à la coalition au pouvoir qui a créé un climat politique favorable aux assassinats en couvrant ceux qui appellent à la violence et au meurtre des Tunisiens. Lors d'une conférence de presse tenue par le Courant populaire, hier, au domicile du défunt Mohamed Brahmi à la cité El Ghazela, Hamma Hammami a estimé que l'assassinat de Brahmi, et auparavant celui de Chokri Belaïd, «prouve que le Front populaire et ses symboles sont directement visés». De son côté, Mourad Amdouni, membre du Courant populaire, a appelé le peuple tunisien « à descendre dans la rue pour participer aux obsèques de Mohamed Brahmi » qui se dérouleront aujourd'hui samedi à partir de 10h00 au cimetière du Jellaz. Amdouni a demandé, dans ce sens, aux structures sécuritaires et militaires d'assurer le bon déroulement de ces obsèques nationales et de garantir la protection des citoyens qui y prendront part, contre « les casseurs », imputant au pouvoir en place la responsabilité de tout acte de violence qui surviendrait lors de ces obsèques. De son côté, la veuve de Mohamed Brahmi, Mbarka Aouania, a déclaré que les données présentées par le ministre del'Intérieur Lotfi Ben Jeddou à propos de l'assassinat de Brahmi n'ont pour seul but que « de contenir la colère populaire », demandant aux Tunisiens de « saisir cette opportunité historique pour poursuivre le processus révolutionnaire et éviter que la Tunisie ne se transforme en une mare de sang ». Les partisans du Courant populaire et les leaders du Front populaire ont indiqué que des concertations se déroulaient en ce moment même entre les forces démocratiques alliées pour choisir une personnalité nationale indépendante capable de diriger la prochaine étape. Ils ont également annoncé la formation d'une Instance de salut national qui aura pour mission de piloter un gouvernement, de finaliser le texte de la Constitution et de former un gouvernement de salut national composé de 15 à 20 membres. Lesdits membres seront volontaires pour servir la prochaine phase transitoire qui ne dépassera pas 6 mois, et pour préparer un climat propice à la tenue d'élections libres et transparentes. Ont assisté à cette conférence de presse des figures politiques et de la société civile dont Mongi Rahoui, élu de l'ANC et dirigeant au Ppdu, Radhia Nasraoui, militante des droits de l'Homme, ainsi que des représentants du Parti Baâth et du Courant nassériste. La conférence de presse a enregistré une forte présence de médias nationaux et internationaux.