Au terme du rapport 2005 qu'il vient de rendre public, le 18 octobre 2005, simultanément à Londres et à Berlin, Transparency International estime que plus de deux tiers des 159 nations figurant dans l'Indice de Perceptions de la Corruption 2005 (IPC) y ont obtenu une note inférieure à 5 sur 10, donc sont corrompus. La corruption est une cause majeure de la pauvreté ainsi qu'un obstacle pour la contrer, a affirmé Peter Eigen, président de Transparency International. Et d'ajouter : Ces deux fléaux (corruption et pauvreté) s'alimentent réciproquement, enfermant les populations dans le cycle de la misère. La corruption doit être combattue avec vigueur pour que toute aide allouée puisse provoquer une vraie différence pour libérer les gens de la pauvreté. Par ailleurs, Transparency International estime que, malgré des progrès sur plusieurs fronts dont l'imminente entrée en vigueur de la Convention des Nations unies contre la Corruption soixante-dix pays (soit presque la moitié des pays inclus dans l'Indice) ont atteint une note inférieure à 3 dans l'IPC, autrement dit l'existence d'un problème grave de corruption. Parmi les pays compris dans l'Indice, la corruption est perçue comme étant la plus aiguë au Tchad, au Bangladesh, au Turkménistan, au Myanmar (Birmanie) et en Haïti pays qui figurent également parmi les plus pauvres de la planète. Mais une fois de plus, la Tunisie figure dans le premier pallier du classement de Transparency International, avec une 43ème place mondiale, devançant même certains pays de l'Union européenne, tels que la Grèce, la Lituanie, la Pologne, la Slovaquie, ou d'autres grands pays, notamment le Brésil, l'Ukraine, l'Afrique du Sud, la Libye ou le Nigeria. Donc, après la compétitivité et le développement humain, le classement de Transparency International vient prouver encore une fois de la justesse des choix politiques et économiques de la Tunisie. Ceci dit, ce classement est certes honorable pour la Tunisie, et ce comparativement à d'autres pays, mais il ne fait pas de doute que le pays conserve une importante marge de progression en la matière. Mais tout dépendra, en grande partie, de la fermeté et de la vigilance dans 'les différents étages de décision''.
A rappeler, enfin, que, créée en 1993, Transparency International est la principale organisation non-gouvernementale internationale consacrée exclusivement à la lutte contre la corruption. Transparency International, qui comprend actuellement 90 sections nationales de par le monde, a son Secrétariat International basé à Berlin en Allemagne. Pour plus d'informations sur Transparency International, ses sections nationales et ses activités, veuillez visiter: www.transparency.org
A propos de la note IPC' et de l'intervalle confiance' Il faut d'abord préciser que l'Indice de Perceptions de la Corruption (IP) de TI est une enquête composite, qui reflète les perceptions d'hommes d'affaires et analystes pays, résidents ou non-résidents. L'Indice est basé sur 16 sondages différents de 10 institutions indépendantes. Pour être inclus dans l'IPC, un pays doit apparaître dans au moins trois sondages. Il en résulte qu'un certain nombre de pays y compris ceux qui pourraient figurer entre les plus corrompus ne sont pas compris dans l'IPC en raison du manque de données disponibles.
Il fournit un simple aperçu mais sa capacité à offrir des tendances année par année est moindre. Cependant, une étude temporelle de l'IPC a été entreprise pour la première fois cette année par le Professeur Johann Graf Lambsdorff, de l'université de Passau en Allemagne. - La note IPC fait référence à la perception du degré de corruption vu par les hommes d'affaires et les analystes-pays et s'étend de 10 (probité élevée) à 0 (très corrompu). - L'intervalle de confiance : L'Intervalle de confiance fournit une échelle des valeurs possibles de la note de l'IPC. Ceci reflète la possible variation de la note d'un pays, en fonction de la précision de la mesure. Nominalement, avec 5% de probabilité la note est au-dessus de cet intervalle et avec 5% elle se trouve en dessous. Cependant, surtout lorsque seulement peu de sources (n) sont disponibles, cet intervalle de confiance est inférieur à 90%. - Sources utilisées renvoie au nombre d'enquêtes réalisées pour évaluer la performance d'un pays. Au total, 16 enquêtes et analyses d'experts ont été utilisées avec un minimum de trois par pays pour inclusion dans l'IPC.