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Moins de corruption chez nous que dans les autres pays du Maghreb et bon nombre de pays arabes Indice de perception de la corruption : La Tunisie 62ème (elle perd une place) sur 180 pays...
* Le président de « Transprency international » lance à Tunis le classement annuel mondial de 180 pays selon l'indice de perception de la corruption * «5% des grands contrats d'infrastructure vont à la corruption, soit 1000 milliards de dollars dans les opérations du marché » Conscients des effets pervers de la corruption sur le développement humain et durable de toute économie, les institutions de contrôle internationales, les représentants des sociétés civiles, les associations et organismes non gouvernementaux font l'effort de garder l'œil vigilant et de scruter derrière les gouvernements pour percevoir le degré de corruption affectant les administrations publiques et la classe politique. Dès lors et en dépit de quelques progrès observés, la corruption croît de par le monde. Comment lutter concrètement contre la corruption dans un dialogue de sourds entre les « puritains » et les gouvernements ? Peter Eigen, président du comité consultatif de Transparency International (TI) : l'Organisation Internationale Non Gouvernementale (ONG) dont le secrétariat international siège à Berlin a rendu public hier à Tunis les conclusions du rapport annuel sur la perception de la corruption dans 180 économies. Les résultats sont mitigés et le président du comité consultatif de Transparency International ne semble pas être très optimiste quant à l'affaissement de la perception de la corruption de par le monde. Lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de la Banque Africaine de Développement partenaire du programme de lutte contre la corruption, le président du comité consultatif de Transprancy International a appelé à la dynamisation de la société civile pour freiner le fléau de la corruption. «Nous comptons sur la mobilisation de la société civile que ce soit en Tunisie ou ailleurs», affirme. M Peter Eigen. L'indice composite de perception de la corruption mesure entre autres le niveau d'abus de biens publics à des fins personnelles dans une économie. Aucun pays n'est épargné de la corruption, là où il y a des rapports commerciaux il y aura sans doute quelque part une personne prête à se sucrer. En effet, il n'y a pas plus universel que les pots-de-vins et la corruption dans le monde. Et plus ancien... Selon le rapport 2008, le Danemark, la Nouvelle-Zélande et la Suède sont les pays les moins corrompus. L'Irak, Myanmar et la Somalie sont les pays les plus corrompus dans le monde. Ainsi il semble que corruption et pauvreté vont de pair. « Dans les pays pauvres, les ravages de la corruption compromettent la lutte contre la pauvreté...l'extension incontrôlée de la corruption pourrait renchérir de 50 milliards de dollars le montant des investissements nécessaires pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) », note le rapport Corruption et projets « éléphants blancs ou grands travaux inutiles : La Tunisie a été classée cette année 62ème sur les 180 pays couverts par l'étude, perdant ainsi une place au classement annuel de l'année 2007 où elle avait été classée 61ème et 12 places au classement de 2006 en occupant le 51ème rang. Le degré de corruption relevé au niveau des administrations publiques et la classe politique suit une courbe ascendante en Tunisie. Toutefois, et en lui attribuant la note : 4,4/10 sur une échelle allant de 0 à 10*, la Tunisie reste à la tête du peloton des pays du Maghreb, d'Afrique du Nord et de certains pays arabes devançant ainsi le Koweït (65ème), le Maroc (80ème), l'Arabie Saoudite (80ème), l'Algérie (92ème), l'Egypte (115ème) et la Libye (126ème). Par ailleurs, certains pays du Moye-Orient « se dégraissent » de plus en plus en améliorant considérablement l'indice de perception de la corruption. Il s'agit notamment du Qatar (28ème), les Emirats Arabes Unis (35ème) et le Bahraëin (43ème). Qu'ils soient des pays développés, en développement ou à revenus faibles, la corruption persiste et signe en touchant tous les secteurs d'activités et tous les domaines. Petite ou grande, la corruption c'est la corruption. Laquelle porte préjudice non seulement à la caisse de l'Etat mais aussi aux comptes des agents économiques et sociaux qui payent pour le compte des corrompus. «5% des grands contrats d'infrastructure vont à la corruption, soit 1000 milliards de dollars dans les opérations du marché », affirme M. Peter. En effet des milliards et des milliards de dollars normalement investis pour des projets d'infrastructure ou de développement durable vont dans l'air. Quels comptes vont-ils créditer ?. M. Peter Eigen a parlé à ce titre de projets dits « éléphants blancs » ou encore de grands travaux inutiles dont les enveloppes allouées vont pour des gens qui mettent plein les poches. Par ailleurs et en marge de la rencontre avec les médias, les représentants de TI ont présenté le rapport global 2008 sur la corruption dans le secteur de l'eau. Un premier rapport du genre qui tient compte de l'évolution de la corruption dans quatre sous secteurs, notamment, l'irrigation et la gestion de la distribution et l'hydroélectricité. La corruption dans le secteur constitue une menace pour bon nombres de population et entrave la réduction de la pauvreté et la réalisation d'un développement humain et durable. De fait, la responsabilité de lutte contre la corruption incombe à tous dans la mesure où elle nuie au développement économique et social de toute économie. La Transparancy International invite les acteurs de la société civile et de la vie politique à prendre part dans la démarche de lutte contre la corruption. « Des organismes de contrôle plus puissants, un cadre légal plus strict et des règles bien définies permettront de faire reculer la corruption », conclut le rappport. Une réunion de haut niveau sera d'ailleurs organisée à Tunis entre les représentants de l'ONG et le gouvernement tunisien en mois de novembre 2008, a annoncé hier le président du comité consultatif de Transparency International.