Les Conseils d'administration de la Banque africaine de développement (BAD) et du Fonds africain de développement (FAD), réunis le 26 juillet dernier, ont confirmé que le Cameroun avait les conditions lui permettant d'atteindre le point de décision au titre de l'initiative 'Pays pauvres très endettés (PPTE) renforcée', lit-on dans un communiqué de l'institution financière africaine. De ce fait, 'le Groupe de la BAD fournira au pays un allègement de la dette à concurrence de 78,84 millions $ EU en valeur actualisée nette fin 1999 (soit 100,51 millions $ EU en valeur nominale), ce qui représente environ 24,5 % de l'assistance des créanciers multilatéraux''. Dans le même ordre d'idées, la banque rappelle que le Cameroun a déjà obtenu ne réduction de sa dette de la part du FMI, de la Banque mondiale (IDA) et du FAD dans le cadre de l'Initiative d'allégement de la dette multilatérale (IADM). Le désendettement total attendu du FAD à ce titre est ainsi estimé à 229 millions de dollars sur la durée de vie de cette initiative, qui est d'une cinquantaine d'années, 2006-2054. Tout ceci permet au Cameroun d'être éligible à l'allégement de la dette PPTE après les progrès notables enregistrés dans la stabilisation de son économie et dans la mise en oeuvre continue de politiques rationnelles visant la stabilité macroéconomique et financière, la croissance et la réduction de la pauvreté. Pour atteindre le point de décision, le gouvernement camerounais a rempli certaines des six conditions essentielles, à savoir : - la mise en uvre satisfaisante pendant un an au moins d'un document de stratégie de réduction de la pauvreté ; - le maintien d'un cadre macroéconomique stable ; - l'utilisation satisfaisante des économies dégagées par l'allégement intérimaire ; - la mise en uvre et la conclusion satisfaisantes des réformes structurelles appuyées par le Troisième crédit d'ajustement structurel ; - la mise en uvre satisfaisante de mesures de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption ; - et la mise en uvre satisfaisante de réformes sociales essentielles, notamment la lutte contre VIH/sida. Mais l'institution ne manque de noter quelques dérapages budgétaires avant 2005, mais estime le Cameroun a satisfait à la majorité des critères de déclenchement fixés au point de décision pour évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des conditions requises pour atteindre le point d'achèvement de l'initiative PPTE renforcée. Ils ont encouragé le Cameroun à poursuivre dans la voie des réformes et dans la lutte contre la corruption. Ceci étant, il serait intéressant de surveiller de très près la progression des réformes non seulement au Cameroun mais également dans les 14 pays autres pays ayant bénéficié d'allégement de la dette dans le cadre de l'initiative PPTE renforcée. Et pourquoi pas sanctionner, si nécessaire, en cas de non respect des clauses