Il fallait s'y attendre; c'est désormais chose faite. Le lobby des majors du disque, en l'occurrence la Recording Industry Association of America (RIAA) fait pression sur le gouvernement américain pour que le ripping soit déclaré illégal. En effet, la RIAA, qui représente les mastodontes de l'industrie du disque aux Etats-Unis compte dorénavant rendre illégale cette pratique consistant à extraire les pistes musicales d'un CD afin de créer des fichiers numériques. Selon notre confrère de VNUnet.fr, Iain Thomson, un courrier adressé aux autorités américaines concernant la gestion numérique des droits (DRM), souligne que la RIAA mais également d'autres associations de l'industrie du copyright affirment que ce n'est pas parce que la pratique du ripping de CD est très répandue qu'elle est pour autant légale. "Le fait que l'autorisation de créer une copie dans certains circonstances est souvent, voire communément, accordée n'établit pas non plus que la copie constitue un usage légitime lorsque le détenteur des droits ne donne pas son autorisation", précise le document. "A cet égard, le jugement rendu dans l'affaire qui a opposé MGM à Grokster ne porte que sur la notion d'autorisation, et non pas d'usage légitime". On notera cependant qu'il s'agit d'un revirement complet de la part de la RIAA par rapport à sa politique précédente en la matière. Il suffit de rappeler que, dans le cadre du jugement rendu l'année dernière par la Cour suprême américaine dans l'affaire opposant MGM à Grokster, un représentant de l'association n'avait pas hésité de présenter la pratique du ripping de CD dans le but de transférer les fichiers sur un iPod comme "entièrement légale". Et Electronic Frontier de répliquer : "Ce n'est un secret pour personne que la conversion des formats ne plait pas aux ''oligarques'' du monde du divertissement. Mais l'extraction des titres d'un CD vous appartenant pour les transférer vers votre propre iPod reste une pratique acceptable". Tout ceci veut dire que la bataille risque d'être longue et onéreuse, quand on sait que les Américains sont passés maîtres dans cette pratique. Cette affaire, comme c'est souvent le cas dans le pays de l'Oncle Sam, fait l'affaire des avocats qui ne demandent pas mieux d'ailleurs !