Vous avez ouvert il y a quelque temps déjà, quel bilan peut-on faire aujourd'hui ? Mahmoud Triki: Nous avons commencé avec le programme d'Executive MBA qui a attiré à ce jour quelque 160 dirigeants d'entreprise et cadres supérieurs (en comptant la nouvelle promotion) issus de huit pays différents ; ce qui confirme la vocation régionale de la MSB. Il s'agit d'un programme à temps partiel pour la formation de dirigeants d'entreprise. Par ailleurs, nous avons attiré un partenaire de taille, en l'occurrence l'Université du Maryland (Etats-Unis d'Amérique) qui, avec ce partenariat avec la MSB, veut faire de la Tunisie une plate-forme régionale pour répondre aux besoins du Bassin méditerranéen et des pays du Moyen-Orient et d'Afrique. L'Université du Maryland a déjà lancé en septembre 2006 son premier programme en Tunisie, en l'occurrence le Master of Science in Business en partenariat avec la MSB. Ce programme, organisé à temps partiel pour cadres en exercice, aboutit à l'obtention d'un diplôme délivré par l'Université du Maryland. Il paraîtrait que vous envisagez de construire un nouveau campus. Vous confirmez cette information ? C'est exact. Nous sommes sur le point d'entamer la construction d'un campus de ville aux Berges du Lac, dont l'ouverture est prévue pour septembre 2008. Dans une 2ème phase, nous envisageons le développement d'un campus universitaire à l'américaine pour une capacité beaucoup plus importante. Compte tenu des difficultés rencontrées pour le déclassement du terrain, ce sera dans un horizon de quatre à cinq ans. L'implantation de ce campus sera dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres de la capitale. Au niveau des programmes, est-ce qu'il y aura du nouveau ? Effectivement, nous allons introduire d'ici janvier 2008 le MBA à temps plein (Full Time MBA). Ce programme s'adresse aux nouveaux diplômés des écoles d'ingénieurs et de gestion qui souhaitent faire un troisième cycle selon le format des MBA des plus grandes Business Schools nord-américaines. Ce programme sera enseigné par des professeurs visiteurs qui enseignent dans de grandes universités nord-américaines et européennes (U. of Chicago, New York University, HEC Montréal, etc.). D'ailleurs, plusieurs de nos professeurs qui enseignent dans notre «Executive MBA» enseigneront également dans le programme du Full Time MBA. Ce programme sera destiné aux candidats des pays de la région méditerranéenne. Nous voulons, par ce programme, confirmer notre vocation régionale tant sur le plan du contenu que sur le plan de la diversité des étudiants. D'ailleurs, c'est la vision de l'Université du Maryland qui a une plate-forme en Chine, une autre en Suisse, et qui veut faire une autre en Tunisie avec l'objectif de rayonner essentiellement sur les pays du Moyen-Orient et d'Afrique.
Mais le coût reste élevé Le coût des études pour le MBA de 18 mois est de 20.000 dinars pour les Tunisiens et 18.000 euros pour les étrangers (y compris l'inscription au programme, le matériel pédagogique, les repas pendant les jours de formation). Le master du Maryland est au même prix. Les frais d'inscription au programme MBA à plein temps ne sont pas encore arrêtés. Ceci dit, quand il s'agit d'études, nous raisonnons en termes d'investissement et non de coût. En effet, la notion de coût se rapporte à des produits consommables, alors que les bienfaits d'une formation durent toute une carrière. Il faut aussi savoir que, pour les programmes destinés aux cadres tunisiens en exercice, les frais de scolarité sont totalement déductibles de la TFP (Taxe de la Formation Professionnelle). Tous vos enseignants viennent de l'étranger Etant une institution très jeune, pour le moment nous avons des professeurs étrangers qui sont des sommités mondiales parce qu'on les fait venir des meilleures universités américaines et européennes. C'est ce qui fait l'originalité, la richesse et la qualité de nos programmes. Toutefois, nous envisageons la formation de jeunes enseignants tunisiens que nous allons former dans des business schools nord-américaines et européennes et qui, à la longue, vont prendre le relais. Propos recueillis par Tallel BAHOURY