Le ministre algérien de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a exprimé, dans les colonnes du quotidien espagnol El Païs, son mécontentement face aux difficultés rencontrées par l'Algérie dans l'accès au marché espagnol du gaz. «C'est une question de principe. Nous sommes l'objet d'une discrimination claire. On va nous laisser vendre une goutte dans un océan. Il y a 43 sociétés qui commercialisent le gaz en Espagne. Aucune d'entre elles n'est soumise à une restriction temporelle ou quantitative. Au Royaume-Uni, nous avons obtenu un contrat et aucune limitation ne nous est imposée. En Algérie, les entreprises espagnoles sont accueillies à bras ouverts. La coopération stratégique dont parlent les responsables espagnols est à double direction», a-t-il déclaré. Ces propos viennent en réaction à la décision du ministre espagnol de l'Industrie d'imposer une limitation au volume de gaz commercialisé directement par le groupe gazier algérien Sonatrach sur le marché espagnol (1 milliard de mètres cubes par an). Cette décision a, elle-même, été prise en réponse au souhait de l'Algérie de relever le prix du gaz exporté vers l'Espagne. Il semblerait donc qu'on assiste à un revirement de position de l'Algérie envers l'Europe en matière énergétique. Ceci se confirme notamment après la récente déclaration de M. Khelil qui estime désormais qu'une OPEP du gaz pourrait voir le jour si des producteurs se montraient intéressés. Pourtant, le ministre algérien avait pendant longtemps rassuré les Européens en jugeant impossible la création d'un cartel gazier. Y.K.