Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé jeudi 6 juillet 2007 à Tunis l'octroi de deux financements, à la faveur desquels ses investissements annuels non garantis par l'Etat franchissent le seuil du milliard de dollars pour la première fois depuis la création de l'institution en 1964 et celle du Département du secteur privé en 1991. Avec le prêt de 6 millions d'euros pour la microcentrale hydroélectrique de Sahanivotry à Madagascar et la prise de participation de 0,6 million d'euros dans Access Bank de Tanzanie, banque axée sur la microentreprise, les investissements sans garantie souveraine effectués cette année s'élèvent à 1,01 milliard de dollars au total. La BAD offre une série de produits financiers sans garantie souveraine, en complément des opérations traditionnelles de prêt aux Etats bénéficiant de garanties souveraines. Les opérations du secteur privé du Groupe de la Banque entendent promouvoir des normes élevées en matière environnementale, sociale et de gouvernance d'entreprise et aider les entreprises africaines à se mettre au diapason des meilleures pratiques africaines, afin d'être plus compétitives sur les marchés intérieurs et internationaux.
«Promouvoir le développement du secteur privé sur le continent est une grande priorité pour la BAD», a indiqué le président de la Banque, M. Donald Kaberuka. «La croissance rapide des opérations non souveraines de la BAD démontre combien les secteurs public et privé peuvent uvrer de concert pour créer des opportunités et améliorer les conditions d'existence des populations. Notre place d'institution financière de premier plan en Afrique nous offre l'occasion de travailler avec les partenaires au développement dans des domaines tels que l'infrastructure et l'accès au financement et d'aider à conduire l'effort de développement dans les pays à faible revenu et sortant de conflit», a-t-il ajouté.
La Banque a débuté ses opérations dans le secteur privé en 1991 et poursuit une stratégie institutionnelle visant à identifier les insuffisances du climat d'investissement et de l'environnement des affaires et à financer des programmes visant à remédier à ces lacunes ; elle fait ainsi preuve de sélectivité pour financer des projets à garantie non souveraine susceptibles de servir de catalyseur et d'avoir un large effet de démonstration.
«Les possibilités de croissance et d'investissement sur le continent seront en grande partie tributaires de la détermination des Etats à améliorer le climat d'investissement. Des défis majeurs restent à relever, et nous uvrons en étroite collaboration avec les pouvoirs publics et d'autres partenaires au développement pour l'instauration d'un environnement plus porteur pour les affaires et la mise en place de structures de projets publics-privés de nature à attirer l'investissement, surtout dans le secteur de l'infrastructure», a déclaré Mandla Gantsho, Vice-président chargé de l'infrastructure, du secteur privé et de l'intégration régionale.
A cet égard, la BAD veut s'assurer que les Etats africains honorent leurs obligations contractuelles envers les investisseurs privés, que l'essentiel des investissements privés profite aux pays africains et à leurs communautés, et que toutes les parties observent les normes internationales relatives à la viabilité de l'environnement et à la transparence des marchés publics.
«La forte progression des opérations non souveraines de la BAD est à l'image du plein essor que connaissent les opportunités qui s'offrent dans un large éventail de secteurs à des partenariat public-privé financièrement attrayants. L'impact sur le développement que peuvent avoir des investissements privés accrus est plus fort que jamais», a précisé Tim Turner, Directeur des opérations du secteur privé.
Les investissements à garantie non souveraine en Afrique privilégieront à l'avenir les partenariats public-privé dans le secteur financier, y compris la micro-finance, l'infrastructure, l'industrie extractive et manufacturière, l'agro-industrie et les services, en accordant un intérêt particulier aux projets favorisant l'intégration régionale. La BAD collabore étroitement avec d'autres partenaires au développement et ses opérations du secteur privé bénéficient actuellement d'une assistance financière spéciale du Japon, promoteur avec la BAD de l'Initiative relative à l'assistance renforcée au secteur privé en Afrique (EPSA). (source : communiqué BAD)