Cela peut paraître étonnant, mais il y aurait actuellement une pénurie de pilotes en Tunisie. Autant la situation si elle est vérifiée n'est pas réjouissante, autant elle réconforte sur un autre plan : c'est que les pilotes tunisiens sont à ce point réputés très professionnels'' qu'ils sont très sollicités par les compagnies aériennes des pays du Golfe vers lesquelles il y aurait des fuites de nos professionnels. On comprend dès lors qu'il y a deux écoles d'aviation en Tunisie. L'aînée, nationale, existe depuis le début des années 70 et est dite « L'Ecole d'aviation civile et militaire de Borj El Amri ». Une grande école qui, depuis sa création, a formé et des Tunisiens et des Africains. Indubitables, son succès et son professionnalisme sont tels que jamais pilote formé à l'étranger ne peut exercer dans une compagnie nationale sans diplôme d'équivalence délivré sur test par notre Ecole nationale.
La cadette est née en 1999 et s'appelle « Airline Flight Academy ». A ce jour, elle a formé 75 pilotes dont plus de 90% sont (d'après son responsable) recrutés par le marché local (Tunisair, Sevenair ). Au rythme de deux sessions de formation par an, elle dispense, outre la théorie, un stage pratique de 210 heures de vol à la faveur de son parc qui comprend quatre avions et un simulateur de vol (une vraie cabine de pilotage certes clouée au sol mais pourvue de toutes les conditions d'un vol réel avec même la physionomie exacte de presque tous les aéroports du monde), soit un matériel à investissement assez conséquent.
D'où, on comprend, le coût de la formation par stagiaire : cinquante mille dinars. Un regret, toutefois : les compagnies étrangères ne recrutent que les pilotes ayant au moins cinq ans d'expérience ; autrement dit, une fois capables de voler de leurs propres ailes (au propre et au figuré), nos pilotes sont happés par d'autres canaux. M.B.