L'étude que vient de réaliser la fondation 'Suisse productive'' pourrait renforcer certains patrons tunisiens dans leur refus de permettre l'accès à l'Internet à leur personnel. En effet, cet organisme patronal helvétique 'estime que 8,55 millions d'heures de travail pourraient être économisées par semaine en Suisse soit un mois de travail par an et par salarié , avec une meilleure gestion des e-mails. En un an, les pertes atteindraient 26,7 milliards de francs suisses, soit 16,4 milliards d'euros''. Comprendre par-là que l'accès à l'Internet dans les différentes entreprises est de nature à réduire la productivité des salariés. Les résultats de cette étude sont à contre courant de ceux révélés par un autre cabinet, en l'occurrence 'Dimension data''. Ainsi, dans une étude titrée "La fin de la communication telle que nous la connaissions", Dimension data a sondé 500 entreprises dans une dizaine de pays, est parvenu à la conclusion «que 70% des sondés estiment que l'usage des courriels améliore leur productivité. En revanche, les salariés voient dans les blogs, les messageries instantanées et le téléphone par Internet un frein, s'ils ne sont pas correctement gérés». A la différence de Suisse productive, Dimension data va plus loin en mettant en exergue la généralisation du courrier électronique, et ce d'autant les 100% des salariés sondés affirment utiliser les courriels dans leur communication au travail, contre 80% pour le téléphone fixe et 76% pour le portable. Comme on l'a remarqué, ces deux études sont contradictoires, mais est-ce à dire que l'une est fausse l'autre vraie ? Pas forcément, à notre avis, puisque tout dépend du type d'entreprises sondées. Car, il est certain que certaines entreprises n'ont pas besoin que tous les employés aient accès à l'Internet. Nous pensons également que la conscience professionnelle a un rôle dans le rendement d'un salarié ; celui qui est payé en fonction de son rendement, si vous lui permettez l'accès indéfini à l'Internet, il est certain qu'il ne va pas passer des heures et des heures à répondre ou envoyer des messages. Ceci nous amène à dire que, si le même type de sondage était réalisé en Tunisie, le résultat pourrait bien correspondre aussi bien à celui de Suisse productive que de Dimension data, sans que les motifs avancés par les chefs d'entreprise soient les identiques. En définitive, le courrier électronique peut-il augmenter ou nuire à la productivité ? Les réponses à cette question doivent être nuancées selon le type d'entreprise, de salarié, du degré de conscience professionnelle, etc.