- Faiblesse des institutionnels, habitudes irrationnelles et déception des petits épargnants - Des habitudes non rationnelles devant les opérations d'augmentation du capital par incorporation de réserves
Le Président Zine El Abidine Ben Ali a reçu, Mr Mohsen Taleb, président du Conseil du Marché financier, qui lui a présenté le rapport d'activité du conseil pour l'année 2001.
Le Président de la République a pris connaissance, à cette occasion, des principales réalisations accomplies par le conseil dont, notamment, la promulgation du Code des organismes de placement collectif qui offre un cadre juridique harmonieux de protection de l'épargne, outre la poursuite de l'action de renforcement de la transparence et de la qualité de l'information fournie au public lors de l'octroi du visa du conseil à l'occasion des opérations financières.
Le Chef de l'Etat a également pris connaissance des résultats de l'activité du marché durant l'année écoulée ainsi que des principaux aspects de cette activité pendant l'année en cours. Le Président Zine El Abidine Ben Ali a affirmé la nécessité de continuer à oeuvrer en vue d'assurer davantage de transparence au niveau du marché financier, dans la mesure où cela constitue un facteur fondamental pour gagner la confiance des investisseurs dans les institutions d'émission de titres financiers.
Le Chef de l'Etat a mis l'accent sur le rôle dévolu au conseil, dans le cadre de ses prérogatives juridiques, dans la promotion de l'épargne nationale et le financement judicieux de l'économie.
Le rapport 2001 sur le marché financier, bien qu'ayant été publié après 10 mois de la clôture de cette même année, brosse une image loin d'être complètement positive. Concernant le marché des émissions, ou ce qu'il est convenu d'appeler le premier marché, bien qu'ayant connu une évolution de son compartiment obligataire, il demeure modeste pour pouvoir jouer un rôle significatif dans le financement des investissements.
Pour le marché secondaire au cours de l'année dernière, le rapport du CMF souligne que tous les indicateurs étaient à la baisse. Baisse de 44 % des capitaux échangés, chute de 24 % du volume traité, - 17 % pour la capitalisation boursière et une chute de 12 % de l'indice boursier.
Et le CMF de s'étonner de ces résultats en précisant que "la tendance baissière constatée, ne trouve pas son explication dans l'évolution des fondamentaux des entreprises de la cote, puisque le PIB est en hausse et que la majorité des sociétés cotées ont amélioré leurs performances financières" Pourquoi les cours boursiers n'ont donc pas suivi? Plus de 70 % en effet des entreprises cotées, représentant plus de 80 % de la capitalisation boursière, ont enregistré des bilans et des résultats positifs et plus de la moitié des cotées possèdent un PER inférieur à 10 fois. Pour plus de la moitié des résultats cotées aussi, les résultats présentaient un bénéfice par action, au moins égal au bénéfice par action en 2000.
Le CMF trouve en fait à cela en premier lieu, la traditionnelle explication des facteurs exogènes et de la relation (existe-t-elle?) entre la place de Tunis et celles d'autres pays comme la Turquie et l'Egypte qui "ont généré sur notre marché le retrait de certains investisseurs étrangers depuis l'année 2000 et d'une manière plus intensive durant le premier trimestre 2001". Ces entreprises étrangères ne détenaient en 2001 cependant que 23 % de la capitalisation boursière et de l'avis même du CMF "la part des actionnaires stables dans la participation étrangère est de 89 %".. Ce sont donc ces fameux 11 % d'actionnaires instables, qui auront désarçonné la bourse de Tunis!
Le rapport du CMF n'a en tout cas pas essayé d'expliquer cette désaffection des investisseurs étrangers. C'est pourquoi il nous a semblé utile de rapporter cette explication, faite lors d'une interview, pour notre confrère papier L'Economiste Maghrébin, de Mr Nouri Jouini ministre du développement et de la coopération internationale. Evoquant ensuite les investissements étrangers sur la bourse, le ministre dit en substance que "les investisseurs ont adopté, partout dans le monde, un comportement prudent, plus rationnel eu égard à la conjoncture internationale".
Et le ministre de préciser que "les facteurs de ralentissement économique ont eu un effet néfaste sur la bourse. Notre bourse serait vraiment malade si elle n'avait pas suivi cette tendance baissière qui a touché toute l'économie".
Quant aux facteurs endogènes de cette mauvaise performance du second marché, plus précisément de la bourse, ils concernent "la faiblesse de l'intervention des investisseurs institutionnels ( ) conjuguée au manque de culture boursière". Cela nous rappelle par exemple que les caisses de sécurité sociale avaient parlé au début de l'année d'intervenir plus intensivement sur la bourse et que comme pour elles, on attend encore que les assureurs croient de leur côté à la bourse.
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Sans nommer les responsables, le rapport 2001 du CMF pointe du doigt d'autres causes du repli de la bourse "Le marché semble adopter également des habitudes non rationnelles concernant les opérations d'augmentation du capital par incorporation de réserves". Et le CMF d'expliquer que cela est dû au manque de culture boursière. C'est en tout cas certainement ce manque de culture qui est derrière "la déception des petits épargnants lors de l'introduction de nouvelles valeurs".
Parlant de la crise boursière, le ministre du développement et de la coopération internationale attire, à juste titre, l'attention sur la correction du marché financier qui a connu des bulles financières pendant les dernières années et explique que "notre marché reste exigu et la valeur de l'action ne correspond pas toujours à sa valeur économique, sauf peut-être les valeurs bancaires". Les facteurs endogènes il faudrait peut-être aussi les chercher de ce côté.
Toujours est-il que depuis le 31 décembre 2001, l'indice boursier a encore chuté depuis le début de l'année et la tendance baissière semble vouloir continuer.
Le rapport du CMF reste quant à lui optimiste. "Cette situation ne devrait constituer ni un frein à la progression, ni une source d'inquiétude pour l'avenir" . 13-11-2002 Khaled BOUMIZA