La grande commission mixte tuniso-marocaine s'est réunie la semaine dernière à Tunis, avec un objectif clair : renforcer la coopération économique et commerciale entre la Tunisie et le Royaume chérifien. Mais cette volonté s'est manifestée plus nettement au niveau des deux centrales patronales, en l'occurrence l'Union tunisienne de l'industrie, de commerce et l'artisanat (UTICA) et la Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM).
En effet, c'est en marge de la tenue de cette commission mixte que le Conseil d'affaires tuniso-marocain s'est réuni le vendredi 22 courant au siège de l'UTICA sous la présidence de M. Hedi DJILANI, président du patronat tunisien, et de son homologue marocain, M. Moulay Hafidh EL ALAMY, en présence de MM. Mohamed EL HADJ Fehri MEHREZ et Faouzi Abdelmounaim, présidents de cette instance du côté tunisien et du côté marocain.
Le patron des patrons tunisiens a saisi cette occasion pour mettre l'accent sur la nécessité de développer les relations économiques et commerciales entre Tunisie et Rabat de manière à booster l'investissement et multiplier le partenariat entre les acteurs économiques tunisiens et marocains.
M. Djilani rappellera également le rôle imminent que joue le secteur privé dans les deux pays dans l'impulsion de la coopération économique et l'élaboration de propositions et de solutions à même de promouvoir et de favoriser un partenariat efficient et durable.
Dans le même ordre d'idées le président de l'UTICA a insisté sur l'importance des rencontres bilatérales entre les hommes d'affaires et les différentes structures patronales des deux pays qui constituent de véritables opportunités d'échanges d'idées et d'expériences.
Mais le patron tunisien, pour qui la création d'un marché unique maghrébin ouvert à toutes les entreprises maghrébines est une nécessité impérieuse, estime que ces différentes rencontres permettent un renforcement du libre-échange entre les deux pays et constituent donc une première étape vers la réalisation de cet objectif.
Abondant dans le même esprit, M. Moulay Hafidh EL ALAMY n'a pas manqué de saluer les efforts déployés aussi bien en Tunisie qu'au Maroc pour faciliter les échanges économiques et commerciaux. Et appelle, par conséquent, le secteur privé à participer davantage à la croissance économique dans les deux pays ainsi qu'à une meilleure collaboration et contribution dans la consolidation du partenariat et la multiplication des investissements.
Par ailleurs, et dans un cadre plus concret, les membres du Conseil d'affaires tuniso-marocain ont mis sur la table un certain nombre de recommandations visant essentiellement à renforcer le principe de libre-échange entre la Tunisie et le Maroc dans le cadre du respect des lois économiques, financières et sociales. Ils appellent aussi à exploiter toutes les possibilités d'échange d'informations économiques relatives aux deux pays ainsi qu'à la création d'une rubrique sur les sites web de l'UTICA et de la CGEM comportant la législation des investissements au Maroc et en Tunisie.
En outre, les membres ont recommandé de travailler en étroite collaboration avec les pouvoirs publics en vue d'éliminer les entraves qui pourraient exister et freiner les flux d'investissements et les possibilités d'échanges en Tunisie et au Maroc ainsi que de renforcer les exportations entre les deux pays.
Enfin, Tunisiens et Marocains ont insisté sur la nécessité d'encourager le secteur privé à prendre une part plus active aux manifestations économiques organisées en Tunisie et au Maroc, mais également ailleurs en vue de promouvoir, ensemble, les produits des deux pays et de conquérir de nouveaux marchés.
Tout ceci montre, malgré les obstacles d'ordre politique, que le Maghreb économique marche doucement mais sûrement. Et quand on sait l'énergie et la volonté que déploie le patron des patrons tunisiens et sans doute ses homologues des autres pays- les espoirs sont permis.