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"Faire de la Tunisie une destination thermale à part entière"
Publié dans WMC actualités le 08 - 05 - 2006


Propos recueillis par Tallel BAHOURY

On en parle peu, mais la Tunisie dispose d'un important gisement d'eaux de source ou d'eaux froides, connues sous l'appellation ‘'thermalisme''. Au moment où de plus en plus de maladies dues aux différentes activités de la vie moderne font leur apparition, le domaine du thermalisme est sollicité de toute part.
D'ailleurs, en novembre dernier, lors de son discours pour le 18ème anniversaire du Changement, le chef de l'Etat a ordonné non seulement le lancement d'une étude globale sur le secteur, mais également la construction de deux stations thermales.
En même temps, une coopération internationale multiple avec certains pays se met en place.
Pour en savoir davantage, nous avons rencontré le Directeur général de l'Office du thermalisme, M. Daoues Frej, homme de terrain, méthodique et qui a laissé son empreinte partout où il est passé. La station balnéaire de Sousse El Kantaoui peut en témoigner. Il nous dit tout sur l'état des lieux, et les perspectives du secteur, mais également son ambition voire son dessein implicitement cela s'entend-, à savoir faire de la Tunisie une destination thermale dans le Bassin méditerranéen ! Mais aura-t-il les moyens de ses ambitions ?
Pourriez-vous présenter à nos lecteurs le secteur du thermalisme en Tunisie ?
Frej Daouas : Pour l'Office du thermalisme, qui est devenu aujourd'hui pratiquement l'autorité directe sur le secteur, soit pour les eaux de source ou pour les eaux froides, son rôle c'est d'abord contrôler la qualité de l'eau qui touche directement à la santé de la population, mais également de développer au maximum le secteur aussi bien pour la santé que pour le tourisme.
Et dans les traditions tunisiennes depuis la nuit des temps, les familles tunisiennes se déplacent dans les endroits où l'on trouve des sources naturelles et riches pour des soins naturels, que ce soit pour le rhumatisme, la dermatologie, l'ORL, soit pour des soins rénaux. En général, le malade est souvent accompagné de sa famille qui, à l'occasion, profite pour faire du tourisme local.
Il est reconnu par tous les spécialistes que la Tunisie dispose d'une importante et bonne eau thermale, comme la zone de Kourbous dans le gouvernorat de Nabeul, Hammam Bourguiba dans le gouvernorat de Jendouba, Jbel Oust dans celui de Zaghouan, Jerba (où le promoteur a pensé à tout être humain, car la station est construite à 50% pour les gens normaux et 50% pour les gens handicapés), sans oublier d'autres sources de moindre importance tels que Hammam Zriba, Hammam Bent Jedidi, Hammam Mellègue, Hammam Sayala ou Hammam Chefia, etc. Pratiquement, on trouve de l'eau thermale dans tous les gouvernorats de Tunisie.
Que fait l'office pour valoriser toute cette richesse ?
L'Office du thermalisme, avec l'aide financière de l'Etat, a fait des études hydrologiques, de reconnaissance de source en analysant l'eau thermale afin de déterminer la composition chimique de chaque source. Les données recueillies ont été illustrées sur des brochures, dans une première phase, puis sur des CD et qui ont été présentés à chacun des gouvernorats (environ 50%) dans l'objectif de les intégrer dans le cadre du développement régional. Car cette ressource naturelle offre d'énormes possibilités non seulement pour la création de l'emploi, mais également pour la population.
Qu'ont-ils fait de ces données, ces gouvernorats ?
Cela commence à donner des résultats, puisque pour le 11ème Plan, nous avons deux grands projets à réaliser : le projet d'El Khbeyet à El Hamma de Gabès et celui de Hammam Mellègue dans le gouvernorat du Kef, auxquels vont s'ajouter d'autres petits et moyens projets dans d'autres gouvernorats.
En quoi consiste ces deux projets ?
El Khbeyet à El Hamma de Gabès est un ensemble de hammams populaires connus pour leurs eaux thermales ; ils sont fort visités par la population tunisienne mais aussi par des touristes étrangers, notamment algériens et libyens compte tenu de la proximité de ces deux pays et la facilité de développement essentiellement par voie terrestre.
Pour revenir au projet proprement dit, El Khbeyet est projeté sur un terrain nu qui représente la construction d'une ville thermale avec toutes ses composantes, tous les équipements collectifs : la station thermale, un hôtel, trois genres d'appartement (isolés, jumelés et groupés), un jardin d'enfants, une mosquée, un centre de congrès, des commerces, ainsi que des habitations du personnel qui va travailler dans cette ville thermale. Géographiquement, cette ville sera située sur la route de Kébili (à 12 km de Gabès vers Kébili). Et d'après les essais qu'on a effectués jusqu'à présent, on est à 70 l/s et une température de l'eau atteignant les 65% environ. C'est donc très bénéfique en termes de soins et de cures, notamment pour le rhumatisme -puisque l'eau est très chargée en phosphore, calcium et en calcaire- et pour le dermato, l'ORL et autres maladies gynécologiques.
L'investissement global est estimé à environ 20 millions de dinars, dont 4 millions de dinars pour l'extra muros (avec une participation direct de l'Etat), et 16 millions de dinars dans le cadre du projet (ou investissement intra muros).
Concernant le projet Hammam Mellègue, je puis me permettre d'annoncer déjà que, dans son budget 2006, le gouvernorat du Kef a prévu la construction de la route qui mène à la station (pour 1 million de dinars), puisqu'elle se trouve à 12 km de la ville du Kef. Il faut signaler que Hammam Mellègue est connu depuis l'époque romaine, et il est visité à la fois par les populations locales et par des étrangers. Comme pour El Khbeyet, l'eau de Hammam Mellègue est réputée pour plusieurs cures, mais essentiellement pour les maladies gynécologiques.
Du point de vue infrastructure, il y aura la construction de la station thermale et d'un hôtel d'une capacité moyenne d'environ 150 lits afin d'offrir les meilleures conditions de séjour pour les résidents et pour les curistes. Pour l'heure, le schéma d'investissement n'est pas encore arrêté, puisque l'étude de faisabilité n'est pas achevée.
Mais il ne s'agit pas des seuls projets, car il y a d'autres projets de moindre importance dans d'autres gouvernorats et qui seront réalisés par des privés. Au niveau de l'Office, nous suivons de très près tous les projets, et nous avons fini de préparer les plans types de construction des hammams à base thermale tout en laissant la liberté absolue aux régions d'adopter à la structure régionale aux hammams sous forme de station thermale.
A travers ce que vous dites là, on en a l'impression qu'il y a une stratégie nationale en termes de thermalisme qui se met en place aujourd'hui. Est-ce vraiment le cas ?
Evidement. Pour preuve, lors de son discours à l'occasion du 18ème anniversaire du Changement, le président Zine El Abidine Ben Ali a ordonné le lancement d'une étude stratégique pour le secteur thermal mais aussi la mise à niveau des stations thermales existantes.
C'est l'Office du thermalisme qui est chargé de l'élaboration de cette étude et du programme de mise à niveau des stations thermales dont le résultat final sera présenté au ministère du Tourisme.
Par ailleurs, il faut savoir que le thermalisme est devenu une culture, et traditionnellement, cette culture vise à éviter à la population la consommation parfois abusive- des médicaments. Les résultats sont palpables et ce pour tous les genres de maladies que j'ai citées plus haut. Aujourd'hui, près de 4 millions de Tunisiens soit plus de 40% de la population tunisienne se déplacent chaque année dans les stations thermales ou des bains à base de l'eau thermale. C'est pour cette raison, et dans le cadre du développement du tourisme intérieur en Tunisie qui est devenu très diversifié-, que l'Office du thermalisme se donne pour objectif de développer le thermalisme dans tous ses aspects au niveau des sources existantes, enrichissant ainsi le tourisme de santé dans le pays. Car, à la différence de la thalassothérapie, le développement du thermalisme doit se faire à partir des sources naturelles existantes ; et 20 ans en arrière, l'accès à ces sources était extrêmement difficile faute d'infrastructures. Mais aujourd'hui, cet accès est facilité dans l'ordre de 95% (les 5% restants seront faits dans le cadre de l'aménagement global du secteur).
Alors, est-ce que les privés s'intéressent à ce secteur ?
Tout à fait, beaucoup de privés s'intéressent au secteur thermal et veulent y investir, et nous espérons que le 11ème Plan va donner un coup d'accélérateur au développement des stations thermales.
Dans ce cas, qu'auriez-vous envie de dire aux privés qui hésitent ou qui pensent que le thermalisme n'est pas rentable ?
Comme je l'ai déjà souligné, je pense que le thermalisme surtout sous sa forme moderne ou modernisée- offre des belles perspectives en matière de tourisme en Tunisie. Pour les privés, leur première satisfaction c'est d'offrir des conditions thermales nécessaires avec un personnel qualifié pour les soins. Et aujourd'hui, l'université tunisienne a créé des disciplines pour la formation universitaire en kinésithérapie, en analyse des eaux (de source, de mer…).
Puis, il faut travailler sur le plan commercial ; et là, nous saisissons toutes les opportunités pour participer aux différents salons et foires touristiques qui ont lieu un peu partout dans le monde afin de promouvoir le produit et surtout faire comprendre qu'on a le thermalisme en Tunisie, tout en faisant des actions promotionnelles auprès des marchés notamment asiatiques (Chine, Japon…), parce que ce genre de clientèle ne cherche pas la mer mais le tourisme culturel, écologique, de santé. Pour ce faire, il est indispensable de se rapprocher des organismes décideurs qui sont à même de drainer plusieurs milliers de clients intéressés par le tourisme de santé, d'autant plus que dans presque tous les pays de par le monde, il existe des prises en charge de ce genre de tourisme.
C'est pourquoi nous faisons tout notre possible afin de faire connaître la destination Tunisie comme une destination touristique en général mais comme une destination thermale en particulier. Nous avons l'offre thermale, et nous cherchons à la faire connaître auprès de ces marchés.
Certes, aujourd'hui, le budget consacré à la promotion du produit thermal par rapport au budget accordé à la promotion du tourisme tunisien est encore très faible ; relativement, puisque le nombre d'établissements hôteliers et de lits n'est pas comparable au nombre stations thermales avec à peine 2.000 lits.
Ceci étant, dans le cadre de la réalisation des nouvelles stations thermales, il est tout à fait normal que le privé participe à l'action de promotion du secteur aussi bien en Tunisie qu'à l'étranger. Déjà, le gouvernement lui a préparé l'assise nécessaire et indispensable pour réaliser son projet, avec tous les avantages qu'il faut…
En tout état de cause, la promotion du secteur se fait et se fera à travers le ministère du Tourisme (y compris l'Office du thermalisme), puis les missions diplomatiques, le ministère de la Santé publique, les médecins, la CNSS, etc.
Quels sont les avantages accordés aux investissements dans le secteur thermal ?
Il existe d'importants avantages pour les promoteurs, notamment la réalisation des études de faisabilité qui est prise en charge en grande partie par l'Etat, ainsi que les taxes douanières qui vont disparaître à l'horizon 2008 pour les équipements. Mais le grand avantage pour les promoteurs, c'est qu'ils trouvent toutes les facilités, d'autant plus que l'Office se charge de présenter l'étude achevée dans l'ordre de 95% au niveau de la faisabilité, de la rentabilité, des autorisations, etc., ce qui constitue un énorme temps gagné pour le promoteur ; il ne lui reste plus qu'à exécuter son projet tout en respectant un cahier de charges élaboré et mis en place par l'autorité de tutelle.
Sur le plan international, quels sont les pays avec lesquels la Tunisie a signé des conventions de partenariat dans le domaine du thermalisme ?
Il faut rappeler tout d'abord que le thermalisme n'est pas nouveau en Tunisie : Kourbous existe depuis un siècle, par exemple… Nous avons des conventions avec plusieurs pays dont l'Italie, la France, la Turquie, la Bulgarie, la Russie… et dernièrement l'Iran. En outre, la Tunisie est membre de la Fédération mondiale du thermalisme et du climatisme, dont la 58ème assemblée générale s'est tenue en Tunisie, à Hammam Bourguiba dernièrement.
Concrètement, en quoi consistent ces accords ?
C'est entre autres la formation, les échanges d'expérience, mais également la construction des stations thermales dans le cadre de partenariats promoteur tunisien/promoteur étranger.


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