Selon l'Institut National des Statistiques (INS), le premier trimestre 2006 a enregistré un important mouvement inflationniste, avec un taux d'inflation de 4,36% et un glissement mensuel de 0,34%. Il s'agit d'un vrai dérapage, puisque les prévisions établies par le ministère du Commerce ont tablé sur une moyenne de 2,7% d'inflation pour toute l'année 2006. Cette tendance inflationniste handicape les exportations tunisiennes dont environ 80% sont orientées vers l'Union européenne. Le dépassement du cap des 3% d'inflation contribue à la baisse de compétitivité des produits tunisiens. Dans le détail, cette inflation s'explique surtout par :
- l'augmentation de l'indice de transport de +5,9% due à l'envolée des prix des hydrocarbures (sachant que le transport entre à hauteur de 10% dans la structure de consommation du tunisien) ; - l'augmentation de +4,6% des produits alimentaires, qui constitue 34% du panier du consommateur, due toujours au pétrole et à l'augmentation des prix de la viande rouge ; - l'augmentation de +4,6% de l'habitat, due à l'envolée rapide des prix des loyers, surtout à Tunis.
On note aussi que les prix des dépenses de voyages ont augmenté de +4,52%, le prix des vêtements de +3,1% malgré la prolongation des soldes. Enfin les prix des loisirs ont augmenté seulement de +2,3%. Les intervenants économiques cherchent à cantonner l'inflation à hauteur de 3% par an pour l'ensemble de l'année 2006 surtout, que la consommation va connaître 3 pics de dépenses d'ici fin 2006, avec les congés d'étés, le mois de Ramadan et la rentrée scolaire. Cette tendance inflationniste risque d'handicaper la dépense des ménages et porter un coup de frein à l'amélioration du niveau de vie. A moins d'être très imaginatif ; et sur ce point on peut compter sur le Tunisien