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Printemps arabe, Acte II?
Publié dans WMC actualités le 24 - 09 - 2019

Les remous politiques qui ont eu lieu ces temps-ci à Alger, à Tunis et au Caire suscitent, par la concomitance de leur timing, plusieurs interrogations. Certains observateurs de la scène politique en Afrique du Nord, comme Rafa Tabib, universitaire chercheur spécialiste des affaires libyennes, y ont perçu, a priori, les signes précurseurs d'une déstabilisation de toute la région et d'une réédition du printemps arabe version «Acte II».
En apparence, ces mouvements de contestation ou de désillusion seraient menés par des groupes de jeunes indignés qui veulent en découdre avec leurs gouvernants qu'ils qualifient d'"incompétents" et de "corrompus".
En Algérie, il y a le "Collectif de la jeunesse activiste", l'un des mouvements qui participent le plus aux manifestations organisées tous les vendredis, depuis des mois.
La légende des jeunes animés par le souffle révolutionnaire
En Tunisie, il y a le Mouvement des jeunes de Tunisie (MJT), un mouvement créé sur-mesure au mois d'avril 2019 pour soutenir leur candidat, le juriste Kaïs Saïed. Ce mouvement est constitué de jeunes qui se disent apolitiques et hostiles à tous les partis politiques traditionnels. A la surprise générale, ils sont parvenus à hisser leur candidat au second tour.
Grisés par cette victoire, ils ont tendance à devenir arrogants et menaçants, ce qui dit long sur leur extrémisme. Dans un communiqué publié le 20 septembre 2019, ces jeunes, regroupés au tour de leur parti qui ne serait qu'une copie de la ligue de protection de la révolution de la Troïka (2011-2013), ont rappelé aux partis et personnalités qui ont apporté leur soutien à Kaïs Saïed qu'ils ne sont pas les bienvenus, estimant qu'ils «sont intéressés et qu'ils n'ont rien fait pour leur candidat avant qu'il ne passe le 1er tour».
Décryptage : le candidat Kaïs Saïed serait leur propriété. «Cela fait un an et demi que nous soutenons Kaïs Saïed et c'est nous qui avons mené sa campagne électorale et même collecté les parrainages des citoyens lui permettant de se présenter pour la présidentielle anticipée», lit-on dans le communiqué.
En Egypte, des dizaines de jeunes gens seraient descendus dans la rue, du moins selon certaines chaînes de télévision occidentales, à Suez et au Caire, pour demander le départ de Sissi, et ce en dépit de l'Etat d'urgence.
Ces manifestations sont déclenchées en réponse à des appels à manifester lancés, ces derniers jours, sur les réseaux sociaux. Ces appels émanent notamment du dissident égyptien Mohamed Aly, homme d'affaires en exil qui aurait lancé une campagne sous le hashtag "ça suffit comme ça Sissi".
Exilé en Espagne, cette étrange personne, entrepreneur dans le secteur du bâtiment, a publié plusieurs vidéos virales depuis début septembre appelant au renversement de Sissi et des militaires, qu'il accuse de corruption. Des allégations que le président Sissi avait niées en bloc.
Ils ne revendiquent ni emploi, ni liberté, ni dignité
Par-delà ces considérations sur la nature des malaises encore contrôlés qui prévalent à Alger, à Tunis et au Caire, les revendications de ces jeunes indignés ont pour point commun de ne pas réclamer, comme ce fut le cas lors des insurrections spontanées en 2011, ni liberté, ni emploi, ni dignité, ni justice.
Leurs revendications sont focalisées autour de la priorité de finir définitivement avec les anciens gouvernants et leurs éventuels successeurs. Ces derniers sont accusés par ces jeunes indignés d'être génétiquement corrompus, d'avoir coupé les pays de leur référence idéologique identitaire «l'islam», d'avoir laissé les anciens colons piller les ressources nationales (la France est particulièrement ciblée à Alger et à Tunis), et de projeter d'adopter des législations non conformes avec la Chariaa islamique (dépénalisation de l'homosexualité, institution de l'égalité entre hommes et femmes dans l'héritage, suppression de la peine de mort ...
Probables attaques cybernétiques contre les pays d'Afrique du Nord
Les revendications de ces jeunes ont également pour dénominateur commun d'être exprimées sur le net. Ces cyber-militants mènent une véritable cyberguerre inédite pour imposer leurs thèses populistes.
En Algérie, après plusieurs mois de manifestations anti-gouvernementales dans les rues, une bataille de l'information en ligne voire une féroce cyberguerre fait actuellement rage entre des cyber-manifestants qui luttent pour la justesse de leur cause et les auteurs de "fake news", surnommés également "mouches électroniques".
Les commentaires et les articles publiés par ces "mouches électroniques" visent à saper le mouvement de protestation et mettent l'accent sur la théorie du complot et sur les parrainages étrangers des manifestations.
En Egypte, les campagnes de protestations anti-Sissi sont également lancées sur le net à travers le «hashtag», clef ou mécanisme répandu sur les réseaux sociaux et utilisé pour mobiliser les internautes en vue de les intéresser à une cause politique ou un événement d'actualité.
C'est cette clef que ce jeune homme d'affaires «rebelle», Mohamed Aly, a utilisé pour appeler, à partir de son exil en Espagne, les Egyptiens à descendre dans les rues pour protester contre Sissi.
En Tunisie, on prête à des jeunes cyber-militants d'avoir utilisé les réseaux sociaux pour réseauter et mobiliser les électeurs qui ont voté Kaïs Saïed l'ayant ainsi permis de passer au 2ème tour de la présidentielle.
L'universitaire Rafa Tabib y a vu dans cette action coordonnée des usagers des réseaux sociaux pour atteindre le même objectif, d'élire Kaïs Saïed, l'empreinte d'Analytica Cambridge (CA), société britannique spécialisée dans la publication stratégique combinant des outils d'exploration et d'analyse des données.
Pour mémoire, cette société, proche des mouvements d'extrême droite occidentale, s'est retrouvée, en 2018, au centre d'un scandale mondial pour avoir siphonné des données personnelles de 90 millions d'utilisateurs de Facebook dans le but de cibler des messages favorables au Brexit au Royaume-Uni et à l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis en 2016. Ce scandale a provoqué, en mai 2018, la mise en faillite et la disparition de Cambrige Analytica (CA).
Avec cette affaire, CA a porté énormément préjudice au réseau social Facebook auquel il est reproché de ne pas avoir suffisamment protégé les données de ses utilisateurs. Malgré les mesures prises aux fins de se rattraper, de remédier à la situation et de reconquérir la confiance de ces utilisateurs, Facebook a essuyé une grave crise de défiance internationale.
Au plan politique, ce scandale a montré les failles et les limites de la collecte massive des données qui peuvent être captées et détournées de leur usage initial. Ainsi, elles permettent aussi de mener des campagnes d'influence ciblée, ce qui, en période électorale ou durant une élection, peut complètement changer la donne. Cela pour dire que la démocratie est gravement menacée dans la mesure où elle peut être une passerelle pour faire accéder au pouvoir des monstres. Le président Trump en est une parfaite illustration.
C'est ce qui se serait passé lors de la présidentielle anticipée de septembre 2019 en Tunisie. Le fameux logiciel subversif de la CA aurait été utilisé pour «fausser les élections» en ce sens où les résultats enregistrés ne sont pas seulement incompréhensibles et illogiques mais surtout inquiétants pour l'avenir de l'Etat et des Tunisiens.
Cette thèse est plausible d'autant plus qu'Analytica Cambridge, malgré sa fermeture officielle, aurait ressuscité sous le couvert d'autres sociétés écrans. Ce scénario a été évoqué par le journal américain New York Times. Citant des sources anonymes, le journal a révélé que CA aurait poursuivi, discrètement, ses activités à travers la création d'une nouvelle entité.
Espérons que Rafa Tabib, qui s'est engagé, dans les médias, à examiner «la boite noire» du premier tour de la présidentielle 2019, parviendra à nous éclairer davantage sur ses résultats et sur ces attaques cybernétiques.


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