La réunion, mi-juillet, à Tunis, de la Commission ministérielle de suivi des recommandations de la haute Commission mixte tuniso-égyptienne, a été une précieuse opportunité pour montrer combien le partenariat entre la Tunisie et l'Egypte est frustrant. Les deux pays, qui disposent de beaucoup d'atouts pour instaurer un partenariat hautement stratégique, se contentent actuellement d'échanges économiques fort modestes, axés sur les matières premières à faible valeur ajoutée.
Par les chiffres, le volume des échanges commerciaux est estimé, actuellement, à 369 millions de dinars. Les principaux produits exportés vers l'Egypte sont le triple phosphate de sodium (STPP), les produits alimentaires, produits ferreux, pièces automobiles alors que les produits importés d'Egypte sont le coke, les produits agroalimentaires, le carbone, les sachets, le coton, la céramique et le fluor.
Tunis et Le Caire sont, plus que jamais, conscients des limites de ces échanges. Réunies, à Tunis, les deux parties ont exploré de nouvelles pistes pour les booster.
M. Ridha Touiti, ministre tunisien du Commerce et de l'Artisanat, a indiqué que le volume des échanges bien qu'il soit respectable demeure en deçà du potentiel existant et des avantages préférentiels qu'offrent les conventions de libre-échange conclues entre les deux pays.
Il a ajouté que l'accord arabo-méditerranéen de libre-échange (Accord d'Agadir) constitue le cadre idoine pour accroître les échanges commerciaux et pour aller de l'avant sur la voie de la complémentarité des économies des deux pays, d'autant plus que, a-t-il -dit, cet accord garantit le cumul des règles d'origine, et son corollaire un meilleur rendement de l'ouverture des économies sur l'extérieur. Mme Fayza Abou Al Jana, ministre de la Coopération internationale et chef de la délégation égyptiennes, a souligné, quant à elle, l'enjeu de doubler le volume des échanges commerciaux entre les deux pays et a relevé que le développement crescendo que connaît le secteur industriel en Tunisie et en Egypte ouvre de nouveaux horizons pour diversifier les échanges commerciaux axés, jusqu'ici, sur les matières premières.
Elle a fait observer que la similitude des économies des deux pays, tout autant que leur option pour l'ouverture sur l'extérieur et l'intégration régionale et internationale constituent de sérieux atouts pour développer un partenariat stratégique à long terme.
La réunion de Tunis a été emprunte de pragmatisme. Elle a permis aux deux délégations de prendre connaissance des résultats de deux études sectorielles réalisées par l'unité technique de l'accord arabo-méditerranéen de libre-échange (Accord d'Agadir).
Ces études identifient les opportunités de complémentarité, de cumul des règles d'origine et d'intégration dans le secteur du textile-habillement, des composants et pièces de rechange pour automobiles.
Ces opportunités ont pour avantage d'améliorer la visibilité de l'investissement dans ces secteurs et constituent une base de départ pour réaliser des joint-ventures et pour arrêter des programmes promotionnels à des fins de mobilisation d'investissements directs étrangers (IDE) et de conquête de nouveaux marchés (exportation).
Les deux parties ont exploré d'autres opportunités de complémentarité offertes par d'autres secteurs tels que les industries électriques et électroniques, le tourisme, l'industrie du médicament, les technologies de l'information et de la communication (TIC).
Elles ont convenu d'accélérer les procédures de reconnaissance réciproque des certificats de conformité, de hâter la mise au point de règles d'origine dans le cadre de la grande zone de libre -échange arabe, de créer une liaison maritime et de promouvoir le transport terrestre avec la coopération de la Libye.