150 pays se réunissent à partir de ce jeudi 21 août au Ghana dans le dessein d'accélérer les négociations sur un nouveau traité qui réussira peut être là où le protocole de Kyoto a échoué et relancera la lutte contre le changement climatique. Près d'un millier de personnes participeront à cette rencontre importante pour arriver à un accord qui permettrait la réduction de 5% des gaz à effet de serre. Les défendeurs de ce nouvel accord prévoient de porter cet objectif à près de 40% d'ici 2020 sans qu'il y ait engagement formel à ce propos.
Les pays de l'Union européenne ont décidé l'année dernière de réduire leurs émissions de 20% d'ici 2020 par rapport au niveau de 1990, et de porter ce taux à 30% si d'autres Etats faisaient de même. Le Japon a, pour sa part, fixé un objectif de réduction de 60 à 80% d'ici 2050 par rapport à 2005.
Les participants au sommet auront une semaine pour réfléchir aux moyens de lutte contre la déforestation. La destruction des forêts tropicales est à l'origine de 20% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Malgré les dangers liés aux émissions excessives des gaz à effet de serre, nombre de pays industrialisés restent réticents à s'engager définitivement à respecter le nouveau traité. Leurs positions s'expliquent par le ralentissement économique, l'échec des négociations à l'Organisation mondiale du commerce et les incertitudes entourant l'identité du prochain président américain.
D'autre part, les candidats à la présidence américaine que ce soit le démocrate Barack Obama ou le républicain John McCain ont annoncé leur intention de fixer des objectifs élevés par rapport à la lutte contre les effets de serre.
Le texte de l'accord proposé lors de cette rencontre, a été signé par tous les pays industrialisés à l'exception des Etats Unis qui n'ont d'ailleurs pas ratifié le traité de Kyoto. Pour les Américains qui sont les plus grands producteurs d'émissions de gaz à effet de serre du monde (20 tonnes de CO2 par habitant par an, contre 10 tonnes par Allemand et 2,3 tonnes par Chinois) l'efficacité énergétique dont « ils font preuve » devraient les exempter de la signature d'un tel accord.
Bill Clinton, alors Président des Etats-Unis, s'était montré prêt à signer l'Accord de Kyoto, le Sénat a refusé d'entériner sa décision prétextant les risques qu'entraînerait sa signature sur l'économie américaine. George W. Bush a pris le relais en 2001 pour confirmer la non ratification du protocole parce qu'il ne va pas dans le sens des intérêts économiques de son pays.
Le protocole de Kyoto s'inscrivait dans le prolongement du Sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro, au Brésil, en 1992. Le but de la convention était de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère afin d'éviter la perturbation du système climatique. Contrairement à la Convention de Rio, le protocole de Kyoto prévoit des sanctions pour les Etats qui ne respecteraient pas les dispositions de l'accord sans pour autant préciser les contraintes qui pourraient être imposées dans ce cas. Devrons-nous nous attendre à ce qu'il y'ait des sanctions à l'égard des Etats-Unis ? En tout cas, si sanctions il y a, elles tardent réellement à venir.