Ils son 26 ; ils veulent avoir leur mot à dire dans le concert des nations en termes de commerce international ; ils sont conscients que les petits marchés ne peuvent pas conduire au développement de l'Afrique Ils, ce sont 26 pays africains qui, lors d'un sommet tenu dans la capitale ougandaise, ont mis en place les bases d'un bloc commercial régional dont l'objectif est de se 'donner un plus grand poids dans les accords commerciaux internationaux ''. Un processus long et surtout fastidieux et qui plus est n'est pas pour faciliter la tâche de l'Afrique en matière commerciale. Mais ne sait-on jamais ! En tout cas, le Groupe des 26 est composé de trois blocs commerciaux africains, à savoir le Marché commun d'Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC) et la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), avec une population de 527 millions d'habitants et ont un produit intérieur brut annuel de 624 milliards de dollars, selon AP. Et pour aller vite, et surtout éviter la confusion des genres, il a été décidé lors du sommet tripartite que soient engagés des travaux de 'fusion'' des trois communautés en une seule communauté économique régionale. Comme première étape, il s'agit 'de mettre en place une zone de libre-échange au sein de laquelle le commerce de biens manufacturés dans les Etats membres se fera sur la base de taux préférentiels''. Et si tout se déroule comme il se doit, en octobre 2008, c'est-à-dire dans 12 mois, la fusion des trois blocs régionaux actuels sera effective. Pour ce faire, les chefs d'Etat et de gouvernement ont mis en place des équipes pour préparer un projet allant dans ce sens. Toutefois, la constitution de cette nouvelle communauté commerciale risque de se confronter à des écueils de plusieurs natures, entre autres la mésentente politique. Et quand on sait que la maturité politique de certains chefs d'Etat africains reste à désirer, on peut s'attendre à l'éclatement même des blocs régionaux existants aujourd'hui. Par exemple, comment la République démocratique du Congo pourrait accepter de signer un accord commercial avec un pays qui occupe une partie de son territoire ? La présence du Zimbabwe au sein de la nouvelle entité commerciale régionale ne risque-t-elle pas, elle aussi, de la faire capoter avant même sa naissance ? Beaucoup d'autres questions allant hélas dans cette direction ne sont pour rassurer l'avenir de la future union.