L'Amen Bank a terminé l'exercice 2003 avec un résultat net de 27,5 MDT, en augmentation de 11,6 MDT grâce à la plus value de 14,5 MDT sur la cession des actions de la Comar. N'eu été cette plus value, le résultat aurait été, comme le soulignera l'un des actionnaires présents à l'AG, en régression par rapport à 2002. Cette plus value laissera des traces aussi sur le REB qu'elle élèvera jusqu'à 65,5 MDT. Sinon tout est bon. Le total bilan est en hausse de 69,2 MDT, le PNB est en croissance de 7%, les ressources de 8,6%, les dépôts de la clientèle de 11,1% et les emplois de 5,9%. La banque publie, également, un bilan consolidé affichant un résultat net de 21,1 MDT, lui aussi en hausse de quelque 5MDT. Quelques remarques cependant, les documents relatifs aux crédits n'ont pas été distribués, le commissaire aux comptes (C aux C) arguera de son volume (le document) pour indiquer que «c'est plus qu'un document qui peut être distribué en AG» ! On saura seulement que les crédits à la clientèle enregistrent une hausse de 4,2% et passent à 1558 MDT. Rien par contre sur leur classement, ni sur le montant des crédits accrochés, encore moins sur les crédits carbonisés. Tout ce qu'on trouvera dans le document distribué, avec un trio de CD de Lotfi Bouchnak que la banque sponsorise, c'est deux lignes précisant que «les provisions et les agios réservés sur les créances douteuses, venant en soustraction des crédits, ont progressé de 42,7 MDT pour s'établir à 181,2 MDT à fin décembre 2003». Côté réserves aussi, on apprendra que les dotations ont totalisé 31,5 MDT, en augmentation de 16%. La cause de cette hausse est due certes à l'affaire Batam, mais aussi et encore à l'affaire Electrokallel dont l'ardoise chez le banquier s'élèverait à 6 MDT. Des provisions De ce dernier volet de la couverture des risques, le commissaire aux comptes, précisera que «l'application des normes prudentielles, aux actifs des banques nous a conduit à cerner le montant des provisions requises pour assurer la couverture des risques encourues au 31 décembre 2003». Une conclusion qui appelle cependant quelques remarques. D'abord que le cabinet ne précise pas de quelles règles prudentielles il s'agit. Il ne précisera en tout cas pas que ce sont celles de la BCT, autorité de «tutelle» du secteur bancaire tunisien. Ensuite s'agit-il d'une remarque sur un manque de provisions ? Questionné par nos soins à la fin de l'AG, pour savoir s'il y a ou non un manque de provision, le commissaire aux comptes nous répondra par un «oui et non», une manière subtile d'«envelopper» une information essentielle. Le sociétaire nous répond en effet que «si l'on tient compte de la définition stricto sensu de la BCT des réserves, il y a en effet un manque de provision de 11 MDT. Mais si l'on prend en compte la valeur des crédit et les garanties, il n'y a pas de manque» ! Il nous apprendra aussi que le taux des crédits accrochés par rapport au total des crédits est de 20%, un taux en hausse de 4 points par rapport à 2002. Le taux de couverture reste bas et ne dépasse pas les 45% ! A remarquer aussi que les discussions des actionnaires, lors de cette AG, ont plus focalisé sur le montant des bénéfices à distribuer que sur cette question vitale des provisions. Peut-être est-ce dû au manque d'informations et de sensibilisation sur le sujet ! Prochain emprunt obligataire de 100 MDT Il reste à dire donc que l'Amen Bank compte, elle ne dit pas encore pourquoi, ni quand, ni dans quelles conditions, ni où sur le marché local ou extérieur, émettre un emprunt obligataire de 100 MDT. Les actionnaires ont aussi donné mandat au conseil d'administration de la banque, d'intervenir sur la bourse pour racheter les actions de la banque, lorsqu'il jugera nécessaire de les soutenir. « On n'atteindra pas les 10% réglementaires, précisera M. Ahmed Al Karam vice président DG de la banque, mais nous ferons en fonction des contraintes» !