Une délégation de 100 personnes accompagnera M. Fillon dont quatre ministres et plus de 60 hommes d'affaires opérant dans les secteurs des textiles, de l'énergie, énergies renouvelables comprises, des TIC ainsi que 10 présidents d'Universités, a précisé M. Serges Degallaix, ambassadeur de France en Tunisie, lors d'un point presse lundi 20 avril. On s'attend à ce que trois dossiers soient passés en revue lors de la visite de M. François Fillon. Le premier concerne l'électronucléaire. «Ce n'est pas parce que le dossier n'est pas encore signé ou ratifié qu'il n'avance pas pour autant», précise M. Degallaix. Les échanges entre experts français et techniciens tunisiens vont bon train et les formations des cadres tunisiens se suivent à un rythme régulier. Le deuxième concerne l'aéronautique. La signature de la Tunisie d'un contrat d'acquisition de 16 Airbus et l'implantation de la succursale de la compagnie aéronautique française, Aérolia, dans notre pays, malgré nombre de protestations exprimées par les employés. Normalement, Aérolia démarrera ses activités à la fin de l'année en cours. Des efforts ont été fournis par le gouvernement tunisien pour former le personnel compétent dans l'industrie aéronautique. L'implantation de la succursale de la compagnie aéronautique française en Tunisie a eu, selon Serges Degallaix, un effet d'entraînement sur d'autres compagnies qui veulent s'informer sur les conditions d'investissement en Tunisie. Tous, comme certains industriels tunisiens, commencent à s'intéresser au secteur aéronautique et réfléchir à y opérer. Car, même si le marché de l'aéronautique souffre aujourd'hui des soubresauts de la crise économique, il reprendra de plus belle à la fin de la crise car il reste un créneau sûr. Le troisième dossier touche à l'immigration sélective, la Tunisie et la France avaient, l'année dernière, signé un accord sur la "gestion concertée" de l'immigration. Cet accord vise à faciliter selon les sources françaises la circulation des personnes entre la France et la Tunisie, par une plus large délivrance des visas dits de circulation. 77 métiers sont proposés aux Tunisiens qui se déplaceraient en France pour y travailler. «Grâce à l'accord signé entre les deux gouvernements, les demandeurs d'emploi tunisiens seront mis au même pied d'égalité avec les Français. Cet accord permettrait à 9.500 tunisiens d'être embauchés en France, soit 10% de la demande additionnelle d'emploi en Tunisie», précise l'ambassadeur français. En 2008, 80.000 visas ont été délivrés aux ressortissants tunisiens comprenant 3.000 visas professionnels. 40 millions d'euros au profit des PME «Nous sommes passés de la notion du partenariat à celle du développement solidaire et qui implique un co-développement entre les deux pays et une approche plus large focalisée sur l'emploi et l'employabilité. 30 millions d'euros (55 millions de dinars) ont été accordés par la France à la Tunisie pour soutenir la formation professionnelle. Sans oublier un accord signé entre les ministres des Finances de deux pays pour une ligne de crédit de 40 millions d'euros (75 millions de dinars) en direction des PME afin qu'elles puissent acquérir des équipements sans prendre des risques au niveau du change. La visite de cette importante délégation française en Tunisie comprendra, d'autre part, la participation à un forum organisé par le MEDEF et l'UTICA sur une thématique chère au patronat et intitulée «Innovation et productivité, une réponse commune pour sortir de la crise». Au programme également une visite au Pôle technologique El Ghazala, ainsi que des accords dans les secteurs des TIC et des textiles entre les deux pays. Sur un tout autre plan, l'on s'attend à ce que l'Université Dauphine-Tunis, une antenne de Paris-Dauphine, ouvre ses portes pour la prochaine année scolaire. L'établissement devrait accueillir 1.000 étudiants en master 1 et 2. On prévoit également l'ouverture d'une école d'ingénieurs en partenariat avec l'ENSTA pour renforcer la capacité de la Tunisie dans la formation des ingénieurs de haut niveau. Le partenariat entre les deux pays dans le domaine universitaire évolue de plus en plus vers des mesures visant à instaurer un système de co-diplomation.