Dans cinq mois exactement, le mandat donné à la Facilite Euroméditerranéenne d'Investissement et de Partenariat (FEMIP), mécanisme d'investissement mis en place par la Banque Européenne d'Investissement pour financer le partenariat euro méditerranéen, sera terminé. En prévision de cette échéance, certains pays partenaires méditerranéens (PPM), dont la Tunisie, ont suggéré de convertir ce mécanisme en Banque d'Investissement euroméditerranéenne. Les responsables de la BEI estiment, quant à eux, qu'un tel projet n'est pas économiquement viable en raison de la modicité des besoins en financements des pays du sud de la Méditerranée. La conférence Euromed des ministres de l'Economie et des Finances (EcoFin), qui s'est tenue en juin 2006, à Tunis, a discuté de l'avenir institutionnel de la FEMIP, mais n'a pas pris une décision définitive à ce propos. En fait, nous sommes, en la matière, en présence de trois approches distinctes : Premièrement, la FEMIP pourrait être reconduite avec son statut actuel. Une telle thèse présente l'avantage de la continuité d'un mode de fonctionnement qui a, du reste, fait ses preuves et prouvé son efficacité. Selon M. Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, chargé des opérations de la Banque dans les pays partenaires méditerranéens, «la FEMIP, forte de près de 2,2 milliards d'euros de nouveaux financements mis en place en 2005 au service de la modernisation des économies méditerranéennes et du développement d'entreprises créatrices d'emplois, a pris toute sa place dans le développement des partenariats euroméditerranéens». Deuxièmement, la FEMIP pourrait être transformée en une banque régionale de développement. La réalisation d'une telle institution ne serait pas, aux yeux de la BEI, justifiée économiquement. Elle aurait un coût financier plus important que les deux autres. Troisièmement, une voie médiane consisterait, dans le cadre juridique actuel et existant de la BEI, à créer un conseil ou un comité de pilotage, qui regrouperait les Etats concernés des deux rives de la Méditerranée. Cette structure, qui se distinguerait par sa souplesse et son efficacité, serait chargée d'«éclairer» les activités et programmes de prêts de la BEI dans l'espace Euromed. Empressons-nous de signaler qu'aucun de ces scénarios ne fait encore l'unanimité, ni au Sud ni au Nord de la Méditerranée. Le contenu de ces orientations sera examiné plus en détail par la Commission Européenne et la BEI dans le but de soumettre une proposition au Conseil ECOFIN à l'automne. Pour mémoire, la FEMIP a été créée en vertu d'une décision du Conseil des ministres des Finances du 15 mars 2002 et de la résolution de la conférence euroméditerranéenne des 22 et 23 avril 2002 à Valence. Dans la perspective d'une Union douanière entre l'Union et les PPM, prévue pour 2010, la FEMIP a pour objectif général de soutenir les processus de réforme et de privatisation des économies des PPM. Concrètement, il s'agit de développer, en priorité, le secteur privé dans les PPM, de faciliter l'accès des PME aux financements, de soutenir les projets de coopération régionale (coopération sud-sud) et les projets d'intérêts communs UE et PPM, particulièrement les investissements «sociaux» (éducation, santé et environnement). Pour soutenir les projets, la FEMIP met à la disposition des entreprises de l'UE et des PPM des fonds propres et quasi-fonds propres qui sont des capitaux à risque destinés à la constitution ou au renforcement des fonds propres des entreprises, mis en uvre à travers des intermédiaires financiers locaux ou agréés directement par la BEI.