L'Afrique, du fait de sa non-intégration à l'économie mondiale, le continent n'est pas et le sera pas- touché On entend cette phrase souvent. Pourtant, selon 'L'édition 2009 des Perspectives économiques en Afrique (PEA), qui vient d'être présentée au Centre d'accueil de la presse Etrangère à Paris, les 47 pays d'Afrique dont les économies ont été scrutées par les analystes de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) subissent de plein fouet par la récession économique mondiale. En effet, selon les experts, en 2009, la croissance économique du continent ne dépassera pas les 2,8%, contre une croissance moyenne de 5% durant les 5 dernières années, et ce même si les auteurs estiment que cette croissance atteindre les 4,5% en 2010. Et pour ne rien arranger à la situation, le déficit budgétaire de la région pour 2009 pourrait s'établir à environ 5.5% du PIB (contre un excédent de 3,4% prévu). Quant à la croissance moyenne du PIB en Afrique du Nord, l'OCDE prévoit une légère appréciation, passant de 5,3 à 5,8% en 2008 ; mais elle devrait ensuite accuser un fort ralentissement, à 3,3%, avant d'atteindre 4,1% en 2010. Mais tout n'est pas négatif dans le rapport de l'OCDE sur l'Afrique. «L'édition 2009 montre que l'Afrique est en meilleur position pour affronter la crise aujourd'hui qu'il y a dix ans. De nombreux pays ont entrepris des réformes économiques prudentes au cours des dernières années, ce qui a permis de renforcer l'équilibre fiscal et de ramener l'inflation en deçà de 10%. Nombre d'économies ont aussi bénéficié d'un allègement considérable de leur dette, ce qui explique que la faiblesse du ratio service de la dette/exportations dans la plupart des pays». D'un autre point de vue, le continent africain a intérêt à mieux coopérer avec les autres pays émergents d'Asie et d'Amérique latine. C'est en tout cas ce que pense Javier Santiso, Directeur et économiste en chef spécialiste du développement humain du Centre de développement de l'OCDE : «Les marchés émergents d'Asie et d'Amérique latine constituent des partenaires de plus en plus importants en termes d'échanges et de développement, ce qui limite aussi la vulnérabilité du continent à la performance économique des pays de l'OCDE».