Laurence Parisot, la patronne des patrons français, appelée par la Commission des lois de l'Assemblée nationale française à "mettre de l'ordre", approuve. Elle tient à sensibiliser ses collègues dirigeants à l'importance de revoir leurs rémunérations. Elle a même annoncé que le Medef allait demander la suppression des parachutes dorés. Le Patronat français a mis en place, en partenariat avec l'Association française des entreprises privées (Afep), un Code de bonne conduite pour encadrer les "parachutes dorés". Certaines entreprises y ont adhéré, la plupart résistent. Pour Parisot, il faut donner du temps au temps : «Les chefs d'entreprise en bavent» et «les abus ne sont rien à côté de l'écrasante majorité de comportements justes et, bien plus souvent que vous n'avez l'air de le croire, éthiques et responsables», avait-elle déclaré. En réponse au président américain qui avait décidé d'instaurer un salaire maximum aux sociétés soutenues par l'Etat, la présidente du MEDEF a opposé un refus net en déclarant sur Ouest France.fr qu'il n'était ni normal ni souhaitable que l'Etat décide des rémunérations des chefs d'entreprise et cadres dirigeants. Elle a également ajouté qu'il n'était pas non plus normal que certains dirigeants, qui ont eu une part de responsabilité dans le désastre actuel, n'aient pas d'eux-mêmes dit: «je renonce à mon bonus, je réduis ma rémunération». Selon l'European Corporate Governance Institute (l'ECGI) basé à Bruxelles, avec 1,85 million d'euros, les grands patrons français bénéficieraient du salaire annuel moyen le plus élevé en Europe, devant leurs homologues britanniques qui pointent à 1,55 million, la moyenne européenne étant de 1,33 million d'euros. Les Français arrivent en tête du peloton sur un autre critère : la part variable du salaire. Cette part dans l'Hexagone serait de 47,12% alors que la moyenne européenne est de 39,61%. Précisons que le Code de bonne conduite décrété par le MEDEF et l'AFEP n'a pas trouvé beaucoup d'édiles parmi les patrons français. Au début de l'année, Nicolas Sarkozy avait menacé de recourir à la loi si les grandes entreprises ne se mettaient pas en conformité avec les recommandations du Code en question, ce qui est prouvé dans la réalité puisque 79% des entreprises selon une enquête publiée par le journal le Monde ne s'y conformaient pas. Dans un décret rendu public par le premier ministre français, François Fillon, il apparaît clairement que les dirigeants de sociétés soutenues par l'Etat n'auront plus droit aux stock-options. «Ils devront avoir une politique de rémunération totalement irréprochable » clame le Premier ministre. Les concernés en premier lieu seraient les grands réseaux bancaires qui ont bénéficié du guichet financier - des avenants aux conventions passées avec l'Etat seront signés -, ainsi que les constructeurs automobiles qui doivent bénéficier des prêts bonifiés. Mais les autres entreprises, celles où il n y a pas intervention directe de l'Etat seraient aussi concernées par la mesure même si à ce jour elle ne fait pas force de loi. Les autorités françaises gardent un il vigilant sur l'application du code de bonne conduite édicté par le MEDEF et l'AFEP, espérant que la majorité des entreprises l'approuvent et que la régulation se fasse sans qu'il y ait contrainte. Mais l'Etat français soucieux de la cohésion sociale du pays dans une conjoncture économique délicate n'écarte pas une intervention plus affirmée de sa part et par la loi si nécessaire. Même si on espère que le patronat donne des engagements forts afin qu'il n'y ait plus d'abus et que les bons principes soient respectés pour que le système fonctionne. Sources : Le Figaro, Le Monde, Le nouvel observateur