Dans le cadre de son processus d'introduction en Bourse, la société les Ciments de Bizerte a organisé, le 8 septembre 2009, en partenariat avec l'Association des Intermédiaires en Bourse, une visite de son usine de production. Ce site, qui date de la période coloniale puisque le premier four, toujours en activité, a été installé en 1953 est l'objet d'un programme de mise à niveau, entamé depuis 2001. M. Omar Nsairi, PDG de la société nous a affirmé que la seconde phase du programme (2008-2013) prévoit «de refaire tout le processus de production pour être les premiers de la classe. Il est vrai qu'actuellement, au niveau coût, nous sommes les derniers. Grâce aux 80 MDT du PMN I, nous commençons à gagner de l'argent». M. Nsairi ne lâche pas prise et indique que la SCB est la première à être certifiée 14001 et que plusieurs projets initiés par la mise à niveau sont déjà entamés. «Les investisseurs ne devront pas avoir peur que ses projets soient interrompus ou ajournés. Il s'agit d'un engagement stratégique pour l'entreprise qu'elle devra poursuivre quelles que soient les conditions». Un processus de modernisation En fait, cette visite a été consacrée à la présentation du PMN II que l'entreprise compte entamer avec son introduction en Bourse. Tout un chantier sera mené pour renforcer la rentabilité de la SCB. Les principaux axes du chantier consistent à diminuer la consommation calorifique et électrique et à moderniser les outils d'exploitation. Le premier four, qui date de 1953 et qui a été rénové en 1978, pourrait disparaître. Avec une production de 600 tonnes par jour, il s'agit d'un four qui consomme beaucoup d'énergie. Le deuxième four devrait être maintenu tout en augmentant sa capacité de production de 2.000 tonnes par jour à 5.000 tonnes par jour. Le PMN II prévoit une réduction de la longueur du four de 178 mètres à 70 mètres, l'ajout d'un pré-chauffeur de 4 à 5 étages, et l'augmentation du débit (3,5 tonnes par minute). La production annuelle devrait atteindre 1.550.000 tonnes contre 9.100 actuellement. Au niveau de la consommation d'énergie, le projet d'installation de la coke de pétrole, qui démarrera en fin 2009, fera gagner à la SCB de 12 à 15 millions de dinars tunisiens (uniquement pour la consommation spécifique de clinker), en plus d'une diminution de la moitié de la consommation électrique. Notons que le fuel consomme actuellement 860 Kcal/kg. La modernisation du four permettra de réduire la consommation à 740 Kcal/kg, soit un gain de 5 à 6 millions de dinars. Rien ne vaut la concurrence La société dispose d'une carrière de 155 kilomètres qui lui permet son approvisionnement en calcaire, marbre et argile. Deux nouveaux gisements ont été identifiés. Ils sont en cours de préparation d'autorisation d'exploitation, permettant à la SCB de doubler sa capacité de production et de couvrir ses besoins pour les 60 prochaines années. Notons que l'exploitation actuelle est de 1.600 tonnes, répartis en 75% de calcaire et 25% de marbre et argile. Grâce aux nouveaux gisements, la société sera capable de fournir du ciment HRS pour la construction maritime. «Normalement, ce type de ciment est le produit d'un mélange spécifique auquel on procède artificiellement. Nous sommes chanceux de trouver des gisements où ce mélange est fait naturellement sans besoin d'ajout», a précisé un responsable de la SCB. Un coup de chance, sans doute et qui est la bienvenue, puisque ceci permettra aux Ciments de Bizerte de gagner en productivité et en rentabilité. Concernant le parc, la société dispose de deux foreuses et de 8 dumpers dont un nouveau qui lui aurait coûté 1 MDT. Au niveau de la commercialisation, on ne peut négliger que la SCB a un grand atout par rapport à ses concurrents, celui de son accès à la mer. Elle dispose d'un quai maritime de 180 m² qui lui permet d'accueillir des bateaux de 30 mille tonnes. Un programme de modernisation du quai est, d'ailleurs, prévu afin de porter la capacité d'embarquement du clinker de 8.000 tonnes par jour à 15.000, et celle du ciment de 3.000 tonnes par jour à 10.000. En fait, la concrétisation des objectifs du PMN II est à même de permettre à la SCB de gagner en rentabilité mais aussi en marché. D'ailleurs, la concurrence n'inquiète pas M. Nsairi qui admet même que «rien ne vaut la concurrence pour la bonne santé de la cimenterie». Pour ce qui est de la valeur de l'action (11 DT), prix jugé cher par certains intermédiaires en Bourse, le PDG de la SCB indique qu'il n'en est rien, vu la rentabilité de l'investissement. «Il faut voir que vous aller acheter une cimenterie neuve après le PMN II».