Après Tunis et Casablanca, de nouveau Tunis : pour sa troisième édition, le forum «Maghreb Développement», lancé en 2006 par Attijariwafabank sur suggestion de l'ambassadeur du Maroc en Tunisie ainsi que l'a révélé le diplomate marocain, lors de la séance d'ouverture-, s'est tenu dans la capitale tunisienne (12-20 novembre 2009), à défaut de Tripoli où les dirigeants du groupe bancaire marocain ont voulu réunir les chefs d'entreprise maghrébins. Mais cela n'a pas été possible, la Libye ayant été occupée au cours des derniers mois par les festivités du 40ème anniversaire de l'arrivée du colonel Gueddafi au pouvoir le 1er septembre 2009. Attijariwafabank confirme ainsi sa vocation maghrébine et continue à uvrer au développement de l'intégration maghrébine en sollicitant notamment son réseau de clients. «Le but du forum est de mettre en place des mécanismes et de créer des opportunités pour renforcer l'intégration maghrébine en donnant la possibilité aux entreprises de la région d'établir des liens et de rechercher des formules de coopération», répèteront comme un leitmotiv MM. Moncef Chaffar, président du Conseil d'Attijari bank, Hassen Bertal, son directeur général, et Boubakr Jai, directeur général d'Attijariwafabank. Et cet objectif a été à chaque fois atteint. Les deux premières éditions ont, selon Boubakr Jai, «attiré 500 entreprises et généré près de 600 rendez-vous «B2B» et donné naissance à plusieurs projets de partenariat commerciaux et industriels». La troisième édition -et deuxième rendez-vous de Tunis- voit confirmée la dimension maghrébine de «Maghreb Développement» -ce qui n'était pas le cas de la première édition à Tunis en 2007-, puisque des entreprises des cinq pays de l'Union du Maghreb Arabe y ont pris part. Y compris d'Algérie, d'où le premier groupe bancaire maghrébin est encore absent faute d'avoir obtenu l'agrément demandé depuis près de deux ans- lui permettant d'y créer une filiale, comme il l'a fait en Tunisie en 2006 en rachetant l'ex-Banque du Sud, aujourd'hui Attijari Bank qui reste à ce jour sa seule véritable implantation dans l'espace maghrébin. Pour obtenir la participation d'entreprises algériennes, Attijariwafabank a dû les repérer à travers des partenaires tunisiens et marocains figurant parmi ses clients, explique le directeur général du groupe Attijariwafabank. Les Tunisiens étaient les plus nombreux avec près de 120 entreprises parmi lesquelles quelques unes appartenant à de grands groupes (Bouzguenda, Loukil, El Euch, etc.). Ce «melting pot» maghrébin peut et doit- d'autant plus contribuer à augmenter plus nettement les flux commerciaux et d'investissements, donc à élever le degré d'intégration que Boubakr Jai trouve «bas, y compris par rapport à certains ensembles régionaux africains»-, que «le cadre législatif est aujourd'hui à un niveau permettant aux opérateurs économiques de concrétiser leurs stratégies économiques maghrébines», plaide Hassen Bertal.