C'est sous des formules très différentes en termes de destination bien sûr, de capacités, de compétences, voire de contractualisation que se présente l'offshore. Et concernant la Tunisie, le consortium GetIT, qui regroupe les entreprises tunisiennes les plus en vue en la matière, se fait notre 'ambassadeur'' en effectuant un Tour de France pour présenter nos compétences aux futurs partenaires français. C'est le portail web www.distributique.com qui vient de l'indiquer dans son édition du 2 décembre 2009. Avec l'objectif de mieux faire comprendre les compétences offertes par ses membres. En effet, notre source souligne que 'les sociétés informatiques tunisiennes membres du consortium proposent différentes compétences, du très classique (services desk, TMA, infogérance), ou des compétences web (web développement, eCommerce, référencement, contenu, architecture SOA)'' ; elles travaillent dans leur majorité en régie ou au forfait et misent sur un offshore de services. A la différence de l'offshore marocain, qui tente d'attirer les investissements et la création de plateformes au Maroc, les entreprises informatiques tunisiennes 'privilégient les partenariats, notamment avec des éditeurs français, pour des contrats d'offshore ou parfois des joint-ventures''. Cette opération de GetIT montre que les entreprises tunisiennes commencent à adopter une nouvelle démarche et d'avoir un nouvel esprit, celui d'aller chercher le client là où il existe, comme dirait M. Sarkozy quand il a dit qu'il irait chercher la croissance partout où elle se trouve. Pour ce faire, les entreprises tunisiennes, en général, et celles opérant dans le domaine de l'informatique, en particulier, possèdent des arguments solides. Il y a d'abord leurs compétences, ensuite un différentiel de salaires extrêmement important entre l'Hexagone et le site Tunisie, qui serait de l'ordre de 30 à 50%. A ce propos d'ailleurs, le consultant chez Offshore Boosting, Jean-François Renault, estime que «ce différentiel de coûts, c'est toujours le facteur déclencheur d'une décision de offshore...», tout en précisant que ce n'est pas le seul argument. Il y a les coûts directs, les économies sur salaires, et les coûts indirects (tel que le «time to delivery»). Il ajoutera, en outre, qu'en passant en offshore, certains projets sont réalisés plus vite, et que c'est également bénéfique en termes d'organisation de la DSI et de l'entreprise. Quant au potentiel de l'offshore et sa variante le nearshore, les spécialistes estiment qu'il est considérable, et représenteraient 4,8% du marché des logiciels et services en France (soit 1,2 milliard d'euros selon le cabinet PAC, dont 10 à 15% se porte vers le Maghreb), contre 20% en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Et selon le classement AT Kearney, le site Tunisie serait passé du 26ème au 17ème rang des meilleures destinations offshore mondiales ; dans le monde arabe, l'Egypte fait mieux que nous puisqu'elle passe de la 13ème à la 6ème place, mais nous nous classons devant le Maroc (36ème au 30ème). A ce classement s'ajoute celui de Davos 2007-2008, qui classe la Tunisie comme 1ère destination offshore au Maghreb, 3ème pour le monde arabe, 32ème dans le monde (sur 131 pays classés). Notre source rappelle a ce niveau que 'le gouvernement tunisien encourage fortement le développement des NTIC. Le 11ème plan quinquennal (2007-2011) prévoit 17,5% d'augmentation pour le secteur des logiciels et des services chaque année et parie, pour cette période, sur la création de 50.000 emplois dans les TIC. 6.000 diplômés en TIC sont formés chaque année, le dernier plan gouvernemental permettra de passer à 10.000 par an''. Autres élément à l'appui du développement de l'offshore ?nearshore tunisien, outre les compétences, la mise à niveau des réseaux télécoms du pays. 'La Tunisie a désormais son 3ème câble sous-marin, rappelle le site, et 10.000 km de fibres optiques courent à l'intérieur du pays. Un pop s'est installé à Paris. Les débits augmentent. Résultat : en cas d'interruption du réseau, le temps de réparation qui était de 72 heures, en novembre 2009, est passé à 4 heures au maximum un an plus tard''. Et selon Jean-François Renault, «le sujet a disparu des comités de pilotage dans les contrats offshore».