En 2009, 170 mille curistes ont passé leur séjour dans les centres de thalassothérapie en Tunisie, soit 6.500 curistes par jour. Un chiffre qui dénote à la fois la forte réputation de la Tunisie dans ce domaine mais aussi son implication dans la promotion d'u tourisme de santé, de plus en plus en vogue dans les pays du Nord. D'ailleurs, notre pays compte, actuellement, près de 50 centres de thalassothérapie éparpillés sur tous le littoral tunisien, dont 17 à Djerba et Zarzis, deux régions très réputées pour la qualité de leurs services. Ce n'est donc pas par hasard si Djerba accueille, du 25 au 28 février 2010, un séminaire organisé par l'Office du thermalisme tunisien et la Fédération mondiale du thermalisme et du Climatisme (FEMTEC), sur le thème «Pour une meilleure exportation des services des centres d'hydrothérapie de Tunisie». Ce séminaire, qui a rassemblé environ une cinquantaine de participants venus de France, d'Italie, d'Ukraine, de Roumanie, d'Allemagne, de Turquie, de Libye et du Maroc, constitue une opportunité de connaître les dernières tendances en matière de tourisme de santé mais aussi de s'informer davantage sur la situation actuelle du secteur en Tunisie et à l'échelle internationale. En Allemagne, par exemple, le secteur emploie près de 350 personnes, avec un chiffre d'affaires de 20 milliards d'euros. La Tunisie figure parmi les destinations les plus prisées, aux côtés de l'Irlande, de la France, de l'Allemagne, de l'Espagne, de la Grèce et du Maroc. C'est un créneau qui monte en gamme, puisqu'il a enregistré, en 2009, 180 millions de nuitées en Allemagne, 110 millions au Japon et 100 millions aux Etats-Unis d'Amérique. Et s'il en est ainsi c'est parce que les bienfaits du secteur sont de plus en plus reconnus. En effet, l'hydrothérapie, qui utilise l'eau de mer et l'eau minérale est bien réputée pour ses cures médicinales. Dans certains pays européens, les caisses sociales remboursent leurs clients qui font des cures d'hydrothérapie et/ou thalassothérapie, bien qu'il soit interdit par la loi. En Tunisie, le secteur est connu pour être un atout de promotion de la destination, en concurrence avec ses voisins marocains. D'ailleurs, les touristes allemands qui visitent la Tunisie pour le tourisme balnéaire, préfèrent à hauteur de 2,6% seulement venir en Afrique du Nord pour le tourisme de santé. «Les Allemands sont prêts à se déplacer, il faut juste les informer. L'information, l'innovation et l'investissement sont des conditions essentielles pour être présent sur le marché européen», a affirmé M. Reinhard Petry, président de l'Association européenne des Spas. Vendre le bien-être devient, donc, un atout pour vendre la destination. Le tourisme balnéaire, avec ses atouts, n'est plus la seule voie de promotion. Avec ce que présente la Tunisie comme richesses naturelles, elle est préparée pour effectuer un saut qualitatif dans cette niche. Un saut qu'elle ne peut effectuer sans une réelle adaptation de son offre à la demande des consommateurs mais aussi par la présentation d'une bonne qualité de service. On estime en tout cas que le futur s'annonce promoteur, avec notamment l'ouverture de deux centres de thalassothérapie au cours de cette année 2010, à Hammamet et à Sousse. C'est dans cette perspective que M. Béhi Bouakez, directeur du Centre thalasso Bio Azur à Hammamet, a appelé à la création d'un consortium thalasso qui aurait le privilège de promouvoir la Tunisie et de donner une image de marque propre au pays, surtout en matière d'adaptation aux normes européennes et internationales.