Serait-il véridique que certains de nos commerçants n'avancent qu'avec le bâton ? On aurait bien aimé ne pas y croire, mais il faudrait nous rendre à l'évidence, et y croire, vu le nombre sans cesse croissant d'infractions enregistrées par les brigades économiques. Pour 2004, les statistiques ont été arrêtées dernièrement et nous informent qu'il y a eu 300.000 contrôles durant les 365 jours de l'année écoulée. Soit un rythme de plus de 820 contrôles par jour, ce qui est franchement considérable, vu le nombre restreint d'inspecteurs et vu que l'on a considéré qu'il y avait 365 jours par an alors qu'il n'en est rien si l'on tient compte des jours fériés et des week-ends. Sur les 300.000 contrôles effectués, 43.000 infractions au total ont été enregistrées. Soit 14,3% des commerçants sont en infraction. Un pourcentage qui ne fait pas vraiment honneur aux gens du métier et qu'on croit nettement supérieur dans la mesure où la majorité des contrôles effectués par les brigades économiques touchent au secteur agro-alimentaire et, périodiquement, à celui du textile et de l'habillement. Au vu de nos simples observations de citoyens, il pourrait apparaître que les autres secteurs ne soient pas vraiment « clean » et le fait qu'ils échappent (jusqu'à quand ?) au contrôle économique ne veut pas dire forcément qu'ils soient « honnêtes ». Pour ce qui est des chiffres présentés par les services concernés du ministère du Commerce, il est à remarquer (comme d'habitude du reste) que la part du lion des infractions revient aux marchands de fruits et légumes qui ont accaparé 15.000 infractions à eux seuls ! Nos chers « légumiers-fruitiers » sont suivis de près par les épiciers et différents commerçants de produits d'alimentation générale qui ont accaparé plus de 6.000 infractions. Viennent ensuite les commerçants de viande blanche (volaillers) avec 4500 infractions et les commerçants de viande rouge (bouchers) avec 3500 infractions. En ce qui concerne les cafés (qui ont fait l'objet d'un article dans le Webmanagercenter au mois de Ramadan dernier), ils n'ont heureusement pas échappé au contrôle et les brigades ont dressé 860 PV. Ces PV n'ont pas arrêté l'hémorragie de la vente conditionnée chez ces cafetiers peu scrupuleux , hélas ! En ce qui concerne la nature des infractions, ont été enregistrées 14.000 infractions pour non affichage de prix, 13.000 infractions pour non présentation de facture et 7.300 pour augmentation illégale des tarifs. Des chiffres qui rassurent les citoyens dans la mesure où il est notoire qu'il y a au moins 43.000 commerçants qui ont payé leurs amendes , mais qui ne nous laissent pas tout à fait tranquilles puisqu'il existe encore un grand nombre de commerçants qui continuent à faire la loi et à agir à leur guise . Faudrait-il avoir recours à des mesures plus coercitives ou faudrait-il augmenter le nombre d'inspecteurs de contrôle (une belle solution pour diminuer un tant soit peu le chômage) ou avoir recours aux deux mesures à la fois ? Une chose est certaine, le bâton sert à ces commerçants peu scrupuleux et si on l'agitait un peu plus, ce serait profitable au citoyen et au commerçant lui-même qui devra bientôt affronter la concurrence des produits et des commerçants étrangers !