Lundi 26 avril 2010, Oran a accueille la première conférence ministérielle sur l'environnement et les énergies renouvelables (conférence à laquelle a appris part le ministre de l'Environnement et du Développement durable, Nadhir Hamada) dans le cadre du dialogue des dix pays de la Méditerranée (5+5) sous la coprésidence algéro-espagnole. Les travaux de cette réunion regroupant les cinq Etats de l'Union du Maghreb (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) et cinq pays de l'UE (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal) aborderont une vingtaine de thèmes regroupés dans deux axes phares : l'environnement ("Changements climatiques, désertification et gestion des déchets", "Ressources hydriques et biodiversité", "Protection du littoral, gestion intégrée des zones côtières et dépollution marine") et les énergies renouvelables ("Plan solaire et interconnexion [réseaux]" et "Partenariat, cadre juridique et réglementaire [ouverture des marchés]"). En effet, selon des rapports et des études largement médiatisés par les organisations de défense de l'environnement, il apparaît que l'état du pourtour de la Méditerranée, qui compte pourtant parmi les plus riches au monde, se fragilise continuellement du fait de l'intervention de l'Homme. Offrant des zones biogéographiques rares et une biodiversité de première importance la situant parmi les 25 points chauds de la planète (les points chauds se caractérisent particulièrement par des niveaux exceptionnels d'endémisme végétal), cette zone se trouve gravement menacée en particulier par le trafic maritime (30% de l'activité internationale dont la majeure partie concerne un transport des hydrocarbures peu contrôlé) et les activités humaines, notamment le développement urbain, l'industrialisation mais aussi le tourisme. Afin de 'préserver' cet écosystème, les partenaires euro-méditerranéens se sont engagés, lors du sommet de Barcelone en 2005, à «adopter un calendrier réaliste pour la dépollution de la mer Méditerranée d'ici à 2020, assorti à des moyens financiers et techniques nécessaires à sa mise en uvre». Les objectifs annoncés de cet engagement, baptisé «Horizon 2020», visent à réduire la pollution, non pas en finançant des projets mais, comme le soulignent les promoteurs de l'initiative, en exploitant les programmes déjà existants (Plan d'action pour la Méditerranée du programme des Nations unies pour l'environnement, notamment) et en mettant à contribution les structures et organismes impliqués dans ces projets. Et il semblerait que, sur les 27 actions inscrites sur la feuille de route en novembre 2006 au Caire, dix ont déjà été menées à leur terme. Cette nouvelle conférence ministérielle devrait donner lieu à la «Déclaration d'Oran». Pré-annoncée, saura-t-elle donner un peu plus de visibilité à cette lutte pour la sauvegarde de la Méditerranée qui, en dépit des engagements officiels des pays du Dialogue 5+5, peine à s'imposer ? Le second dossier, d'une importance tout autant stratégique aussi bien pour les pays du Maghreb que pour l'Europe, portera essentiellement sur le Plan solaire méditerranéen. Ce projet, Transgreen, prévoit la construction de capacités de production d'électricité, notamment solaire, de 20 gigawatts (GW) à l'horizon 2020, dont un quart, soit 5 GW, à destination de l'Europe. Les ministres du Groupe des 5+5 devront débattre de la question du financement commun et des nombreux mécanismes à mettre en place et peut-être annoncer, enfin, le lancement de ce plan méditerranéen pour le développement de l'énergie solaire. Selon un expert algérien, le comité qui a préparé la réunion a revendiqué un véritable transfert de technologie à travers la mise en place de programmes communs de recherche scientifique, de développement technologique et de formation de personnels. «Le concept est accepté, reste à définir les mécanismes», a-t-il précisé. Ce comité sera-t-il entendu et ses revendications suivies concrètement ? Affaire à suivre