En quarante ans, la Banque mondiale a financé 241 projets de réhabilitation de médinas pour un total de 4 milliards de dollars. 117 autres opérations sont en cours de mise en uvre avec un engagement marquant de 2 milliards de dollars. Convaincue que le patrimoine culturel peut être un vecteur du développement économique, via sa réutilisation «adaptée», après réhabilitation, «en soutien à la réduction de la pauvreté et à la croissance économique», la Banque mondiale a investi depuis les années 70 dans le soutien à la réhabilitation urbaine des médinas. En quarante ans, cette institution a financé dans ce domaine 241 projets pour un total de 4 milliards de dollars. 117 autres opérations sont en cours de mise en uvre avec un engagement marquant de 2 milliards de dollars. Des programmes auxquels l'honorable institution de Washington assigne trois objectifs : préserver le patrimoine existant conformément «aux standards reconnus internationalement», développer le potentiel économique des médinas «de manière qu'elles puissent contribuer à la croissance économique à travers la promotion de l'artisanat, des activités culturelles et de l'industrie hôtelière liée au tourisme culturel», et, enfin, répondre «aux besoins fondamentaux de la population, à travers des stratégies d'investissement centrées sur l'amélioration des conditions d'habitat, l'accès aux infrastructures et services publics, et la création d'emplois, de manière à réduire l'isolement social et la pauvreté des habitants». Ces projets se fondent sur deux postulats : le premier est que «même dans des pays qui s'urbanisent et se modernisent rapidement, les cités historiques jouent un rôle clef dans l'hébergement de legs culturels, spirituels et religieux, dans le soutien à la continuité des arts et artisanats traditionnels, et comme lieux d'activités économiques à petite échelle à la densité unique. Le second stipule que ces cités historiques assument également «de nouveaux rôles comme les centraux d'agglomérations plus grandes, et peuvent devenir (assets) pour le tourisme culturel à la fois national et international- tout en fournissant logement, services urbains aux populations locales». Une bonne partie de cet effort a été concentrée dans la région MENA (Middle East and North Africa), devenue la première au monde en 2001 à produire une «stratégie régionale dédiée», sous le titre de «Héritage culturel et développement». Aussi la Banque mondiale y a dédié une récente étude (The urban Rehabilitation of Medinas, The World Bank Experience in the Middle East and North Africa, menée par Anthony G.Bigio, Senior Urban Specialist, Urban ans Social Development Unit, Middle East and North Africa, et Guido Licciardi, Junior Professional Officer, Urban Development and Local Government Unit, Sustainable Development Network) destinée à tirer les leçons de cette experience. Dans la région MENA, six pays sont concernés (Maroc, Tunisie, Palestine, Jordanie, Liban et Yémen). (A suivre)