Au centre des débats des Journées audiovisuelles de Tunis, une nouvelle- offre de programmes français à travers notamment la diffusion de chaînes destinées à la Tunisie. Qui se doivent d'offrir un espace pour les productions tunisiennes. Reprendre pied dans un paysage audiovisuel tunisien qui n'a que trop chargé. Voici, pour nombre d'observateurs, l'objectif non avoué- des Journées audiovisuelles de Tunis, organisées par l'ambassade de France à Tunis. Des Journées faut-il le rappeler- qui sont à leur première édition (25-27 octobre 2010). Ce qui veut dire, donc, qu'elles seront suivies d'autres. Fini, en effet, le temps où le paysage audiovisuel tunisien se limitait à deux radios, dont une d'expression française, et trois chaînes de télévision en mode de diffusion terrestre, dont deux en langues étrangères, l'italienne RAI 1 et la française FR2 (l'ancêtre d'Antenne 2). Période également où les produits français et francophones en général se frayaient un chemin dans le maquis des offres de programmes en Tunisie et étaient assurés d'une assez bonne diffusion grâce à un circuit de salles de cinéma dont le nombre ne fait que décroître, remplacées par des échoppes vendant des filmes-DVD qui ne jurent que par une abondante production arabe et nord-américaine. La révolution technologique est passée par-là notamment par ces chaînes satellitaires qui arrosent les Tunisiens de productions arabes, anglo-saxonnes -souvent doublées ou sous-titrées et relayées par des chaînes moyen-orientales-, iraniennes, turques, sud-américaines, voire sud-coréennes. Un melting pot qui a rétréci l'espace réservé aux productions venant de l'Hexagone. Ce souci a été largement ressenti dès les premiers instants des Journées audiovisuelles de Tunis auxquelles l'ambassade de France semble avoir un intérêt plus que particulier. Outre la présence d'un membre du gouvernement français, à savoir M. Fréderic Mitterrand, en charge de la Culture et de la Communication, tout le monde a, en effet, remarqué l'implication des responsables de l'ambassade de France à Tunis à ces Journées qui ont attiré des responsables de premier plan de l'audiovisuel français. Un lieu extraordinaire pour l'instauration d'un dialogue des civilisations Au centre des débats, une -nouvelle- offre de programmes français à travers notamment la diffusion de certaines chaînes destinées à la Tunisie. Mais également le souci -français- d'investir dans des programmes au sein de cette offre de programmes. La possibilité que cette offre soit, du reste, introduite sur le futur circuit de la TNT (Télévision Numérique Terrestre) a été même évoquée. Son de cloche des créateurs tunisiens, notamment les producteurs et les réalisateurs tunisiens, qui ont été très présents au niveau des débats: d'accord Mais à condition que ces programmes accordent une place de choix aux uvres audiovisuelles tunisiennes. Une productrice de programmes a précisément insisté sur cette question en soulignant toute la difficulté que les cinéastes du Maghreb trouvent pour «placer» leurs produits dans les grilles des chaînes françaises. Certains rappellent qu'il s'agit là d'une exigence en raison de l'exigüité du marché tunisien qui, malgré le développement extraordinaire qu'il connaît à la faveur d'une politique volontariste, reste en deçà des attentes eu égard au nombre somme toute limité des consommateurs. Il s'agit là, sans doute, du principal enseignement des Journées audiovisuelles de Tunis qui ont fait valoir une réalité qui dit que l'audiovisuel est, aujourd'hui, un lieu extraordinaire pour l'instauration d'un dialogue des civilisations que tout le monde appelle de ces vux.