Au-delà d'une qualification qui relève du domaine de la logique, l'équipe de Tunisie va s'employer à se réconcilier avec son public Les échéances se succèdent sans répit pour l'équipe de Tunisie. Après les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations et du Championnat d'Afrique réservé aux joueurs locaux, place aux qualifications de la Coupe du monde «Russie 2018» où le team national fait son entrée au deuxième tour. Il hérite du onze mauritanien qui avait écarté, au tour précédent, le Sud-Soudan dans ce qui ressemblait à une phase d'écrémage et de sélection. Mais cette sélection-là va se révéler encore plus prononcée au 3e et dernier tour qui se jouera sous forme de cinq poules de quatre, les premiers de chaque groupe accédant directement au Mondial russe. Autant dire les choses sérieuses, le gratin du foot continental devant en découdre pour les précieux sésames. Signe des temps, cette double confrontation avec les «Mourabitounes» survient dans un climat tendu et écrasé par les «affaires». La dernière ressemble à tous points de vue à un pavé jeté dans la mare par le sulfureux président de l'Union Sportive de Sbeïtla, Karim El Hani, lequel a révélé une sorte de «piovra», un réseau tentaculaire de corruption qui aurait faussé les résultats d'une bonne cinquantaine de rencontres, à l'en croire. Les internationaux doivent fermer les yeux, se boucher les oreilles et faire abstraction de tous ces épisodes qui n'ajoutent rien, évidemment, à la gloire du football national. Toute leur concentration doit aller pour les 180 minutes de jeu, soit les matches aller et retour de vendredi et mardi prochains, d'abord à Nouakchott, puis à Radès, face à un rival, a priori à la portée, mais qui n'en constitue pas moins tout à la fois une petite menace et une grande inconnue. Revu et corrigé par l'ancienne gloire de l'AJAuxerre (France) et disciple de l'inénarrable dinosaure Guy Roux, en l'occurrence Corentin Martins, le onze emmené par l'ancien attaquant du CSHammam-Lif, Ismaël Diakité, a fait sa mue, la cuvée actuelle forte de huit professionnels poussant visiblement l'ambition très loin. Le tartan leur réussit rarement Une fois n'est pas coutume, le sélectionneur national dispose de tous ses joueurs, y compris de Wahbi Khazri et Fabien Béchir Camus, les derniers à débarquer. Youssef Msakni a pu récupérer de son petit malaise gastrique. Avant le départ cet après-midi (17h00), pour la capitale mauritanienne à bord d'un vol spécial, l'effectif a dû être soumis à des séances d'entraînement sur un terrain en tartan, à La Marsa, en prévision d'un match qui sera disputé sur du gazon synthétique, ce qui change certaines données techniques. En effet, le tartan réussit rarement aux copains d'Aymen Mathlouthi, appelés à prendre option dès le match aller et à arrêter l'hémorragie : défaite à Monrovia face au Liberia, nouvel échec devant le Maroc, cette fois-ci pour le compte du Chan, le tout ajouté à un succès plutôt heureux face à la Libye. Bref, Henri Kasperczak attend qu'une nouvelle dynamique redonne des couleurs à un ensemble qui tarde à trouver ses repères et à reconquérir son public. Au-delà d'une qualification, logique au final, le team national va négocier en terre mauritanienne une bien délicate opération reconquête. Sur le papier, elle ne paraît pas au-dessus de ses moyens. Reste à le prouver concrètement afin de redonner des couleurs à un foot national qui en a bien besoin par ces temps de vaches maigres.