C'est la première fois que la Tunisie exécute une telle évaluation au profit de ses élèves. A l'instar de ce qui se fait avec Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves), le ministère de l'Education a voulu inaugurer une expérience allant dans le même sens. Un échantillon de 1.559 élèves appartenant à la 7e, 8e , 9e de base et 1ère année secondaire dont la moyenne d'âge est de 15 ans, ont participé à cette évaluation. Le choix aléatoire a permis d'avoir 205 élèves de 7e, 273 de 8e, 737 de 9e et 344 de 1ère année secondaire. Sur les 49 établissements qui ont participé à cette opération, on compte 25 collèges, 18 lycées, 2 autres établissements qui comprennent les deux niveaux d'enseignement ainsi que 4 établissements pilotes. Les enseignants chargés de veiller au déroulement de cette évaluation étaient au nombre de 93, tandis que 58 inspecteurs ont eu la tâche de mener la supervision. Les organisateurs de cette première expérience tiennent à souligner que les conditions adoptées sont celles du programme international Pisa. Trois objectifs ont été fixés pour les besoins de la cause. Il s'agit, tout d'abord, de contribuer à asseoir une nouvelle culture de l'évaluation chez tous les intervenants dans le secteur de l'évaluation. En deuxième lieu, il est question d'exploiter les critères d'évaluation internationale pour permettre aux enseignants et aux formateurs de contribuer à l'élaboration d'un nouveau modèle d'évaluation au niveau national adapté aux normes internationales. En dernier lieu, cette action aura pour but de disposer d'une banque de données et d'informations en rapport avec le rendement de notre système éducatif susceptibles d'aider à prendre les mesures adéquates en vue de l'améliorer. Rappelons, justement, que l'évaluation programmée concerne trois domaines: compréhension de l'écrit (lecture), les maths et les sciences. Les élèves disposeront d'un livret contenant 60 questions (20 pour chaque domaine). Pour chaque groupe de questions, l'élève dispose de 50 mn. Il serait utile, par ailleurs, d'ajouter que l'enquête Pisa repose, à la base, sur la question suivante : «Qu'importe-t-il de savoir et de savoir faire en tant que citoyen ?». En définitive «l'enquête Pisa évalue dans quelle mesure les élèves âgés de 15 ans ont acquis des connaissances et compétences essentielles pour pouvoir participer pleinement à la vie de nos sociétés modernes, en particulier en compréhension de l'écrit, en mathématiques, en sciences et en résolution de problèmes. L'enquête Pisa ne cherche pas simplement à évaluer la faculté des élèves à reproduire ce qu'ils ont appris, mais vise aussi à déterminer dans quelle mesure ils sont capables de se livrer à des extrapolations à partir de ce qu'ils ont appris et d'utiliser leurs connaissances dans des situations qui ne leur sont pas familières, qu'elles soient ou non en rapport avec l'école. Cette approche reflète le fait que les sociétés modernes apprécient les individus moins pour leurs connaissances que pour leur capacité à utiliser ces dernières. Les résultats de l'enquête Pisa identifient les compétences des élèves dans les pays et économies les plus performants et dans les systèmes d'éducation qui progressent le plus rapidement pour révéler tout le potentiel de l'éducation. Les décideurs du monde entier utilisent ces résultats pour comparer les connaissances et compétences de leurs élèves à celles des élèves des autres pays et économies participants, pour fixer des objectifs chiffrés d'amélioration en fonction des accomplissements mesurables d'autres systèmes d'éducation et pour s'inspirer des politiques et pratiques en vigueur ailleurs».