Hier, Béji Caïd Essebsi a écouté les approches de la coalition au pouvoir, de l'Ugtt et de l'Utica Rien n'a été dévoilé sur le contenu de la rencontre. Une seule révélation : Habib Essid reste à son poste en attendant lundi prochain On ne le dit pas encore franchement et crûment, mais tout porte à croire qu'on vit, depuis lundi dernier, l'après-Habib Essid et même si le président Béji Caïd Essebsi ne lui a pas demandé clairement lors de leur dernière rencontre d'activer les procédures pour partir avec les honneurs et comme le veut la Constitution, le chef du gouvernement est sûr qu'il est en train de passer ses derniers jours au palais de La Kasbah à la tête d'une équipe ministérielle dont les membres ont eux aussi le sentiment ou la conviction que l'aventure touche à sa fin. Hier, le président Béji Caïd Essebsi a invité les partis de la coalition au pouvoir, l'Ugtt et l'Utica à une rencontre-débat au palais de Carthage pour approfondir les échanges sur l'initiative qu'il a lancée jeudi dernier en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale. Au menu de la rencontre: l'écoute des propositions des parties présentes quant à la démarche qu'il faut mettre en œuvre pour que l'initiative présidentielle prenne forme, les noms des personnalités qui peuvent être candidates à la succession de Habib Essid, les conditions qu'elles doivent remplir afin de pouvoir bénéficier de l‘aval du quatuor au pouvoir et aussi du soutien des partis de l'opposition qui n'ont pas pris part à la rencontre, d'hier, mais qui ont déjà fait connaître leurs conditions pour accorder leur confiance à la personnalité qui sera choisie et aux ministres auxquels il fera appel pour composer son équipe. Malheureusement, le communiqué diffusé par le département de l'information auprès de la présidence de la République n'a pas assouvi les attentes de ceux qui voulaient savoir s'il y a du nouveau à propos des noms qui circulent dans les médias ou sur les réseaux sociaux. La dépêche diffusée par l'agence TAP s'est contentée de relever qu'on a examiné l'initiative présidentielle, que les participants ont réaffirmé leur appui à la même initiative et qu'on a convenu de se revoir, de nouveau, lundi prochain pour poursuivre le débat. Côté indiscrétions distillées difficilement (comme s'il y avait un mot d'ordre général à respecter par les présents), on apprend que «le chef de l'Etat a écouté, effectivement, tous les présents. Sauf que personne n'a évoqué le sort du chef du gouvernement, Habib Essid. On a l'impression que les partis au pouvoir ne sont pas encore parvenus à arrêter définitivement les critères sur la base desquels ils vont choisir le futur chef du gouvernement. En attendant, la rencontre de lundi prochain, ils laissent planer l'idée que Habib Essid pourrait être reconduit pour former le prochain gouvernement. Seulement, cette fois, il n'aura pas les coudées franches comme lors de la constitution de son premier gouvernement avorté aussitôt annoncé et de son deuxième gouvernement que beaucoup de nidaistes n'ont pas accepté». La même source confie à La Presse : «Il est normal qu'on ne réussisse pas à dénicher l'oiseau rare dès la première rencontre au palais de Carthage puisque Ennahdha n'a pas de candidat pour le moment, que l'UPL campe toujours sur sa position, refusant un chef de gouvernement nidaiste, qu'Afek Tounès souffle le chaud et le froid à travers ses responsables qui n'ont pas jusqu'ici une position commune, alors que Nida Tounès qui multiplie les réunions de son instance politique, fait miroiter à ses têtes d'affiche qu'elles ont des chances égales d'être les candidats du parti au poste de chef de gouvernement». Restent les hypothèses médiatiques : on parle d'une surprise qui étonnera tout le monde. «Et si les deux cheikhs Essebsi et Ghannouchi avaient déjà fait leur choix ?». Du côté du Front populaire, on attend l'invitation du chef de l'Etat et on annonce les conditions de sa participation. Et c'est bien la même approche suivie par «Machrou Tounès» qui est prêt «à répondre à l'invitation de Si El Béji à condition qu'on convienne d'un programme commun. C'est ce qui est le plus important pour nous. Peu importe qui dirigera le prochain gouvernement. Notre condition unique est d'éviter les quotas partisans et de favoriser la compétence, rien que la compétence».