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Grève ponctuelle des joueurs Clubistes : cri du cœur ou caprices d'enfants gâtés ? Le beurre, l'argent du beurre et le sourire de l'employeur
Dossier : Le football tunisien sur la place de la grève
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 04 - 2017

Le problème de la grève ponctuelle des Clubistes résiderait plutôt dans la manière avec laquelle les joueurs ont appréhendé cette situation de non-droit et d'abus d'autorité selon eux !
Qu'il s'agisse de l'ESM, de l'USBG, du SG, voire de l'ASG ou encore de l'ASM (où la crise a été désamorcée à temps), le groupe de joueurs a un temps refusé de s'entraîner pour non-paiement de leurs traitements financiers respectifs. Par cette attitude proche de la rupture, ces joueurs prennent le risque de s'exposer à des sanctions. Ce qui nous apporte un éclairage sur leur degré d'implication dans ce cas d'espèce précis. Pas de salaire, pas de match ! Voilà le message adressé par les éléments d'un grand club récemment, en l'occurrence le Club Africain. Une association supposée immunisée contre les turpitudes financières de notre football professionnel. Et pour cause, ce mal récurrent qui touche notre sport-roi ne devrait pas dispenser un grand club de vaquer à ses occupations et à ses obligations.
Qu'est-ce qui a donc poussé les joueurs du Club Africain à refuser de se déplacer vers l'île Maurice avant de revenir à de meilleurs sentiments par la suite ? Il est clair que ce geste de protestation a fait couler beaucoup d'encre et divisé les passionnés du club. La cause est toute simple: le bureau directeur leur doit des salaires de plusieurs mois malgré les promesses régulières de paiement. Sauf que si certains parmi les supporters leur accordent les circonstances atténuantes, d'autres parlent de circonstances aggravantes, de contrats mirobolants et de traitements financiers onéreux pour ne pas dire scandaleux. Alors, bien entendu, on peut penser que les Saber Khelifa & Co sont trop bien payés. C'est normal. Quand des millions de personnes qui les vénèrent atteignent à peine le Smig ! C'est donc tout à fait logique qu'on trouve que les footballeurs gagnent trop d'argent. Même si ce sport fait vibrer les jeunes et les moins jeunes, offrant des émotions incroyables. Et a contrario, l'on ne peut blâmer ces joueurs professionnels dont la carrière ne dure pas longtemps. En Tunisie, il ne faut pas oublier que nos clubs (du moins les plus grands) brassent large et gèrent des montants exorbitants sans pour autant disposer d'un statut d'entreprise marchande. Ce sont des clubs qui tombent sous le coup de la loi sur les associations. En clair, pour la grande majorité, ils sont assistés, recevant des subventions et des quote-parts de différents acteurs de notre football. Alors, parler de rentabilité quand le sponsoring et le marketing n'en sont qu'à leurs balbutiements relève de l'utopie chez nous. Pour les joueurs clubistes, les sommes sont tellement ahurissantes (tout comme l'Etoile, l'EST et le CSS) que l'on ne parle plus de salaire mais de frais de transfert. Et en retour, normalement, le joueur ne fait pas que jouer au football et gagner son équipe. Il doit aussi être un ambassadeur de la marque, du club. Il devrait faire vendre des maillots, des produits dérivés... Mais il fait aussi vendre... des places ! Ce qui n'est pas toujours évident dans un championnat où le huis clos et les quotas de présence des supporters sont la règle et non l'exception. Et c'est dire que l'on peut actuellement parler d'une bulle qui est prête à exploser ! Les clubs mettent de plus en plus d'argent pour les transferts et pour les salaires, mais à un moment donné, les chaînes de télévision ne pourront plus donner assez d'argent en droits TV, le guichet n'absorbe guère l'affluence en raison des restrictions et le dépôt de bilan guettera ainsi les moins nantis parmi les clubs, mais pas seulement !
Ce faisant, le sujet en rapport avec la grève des joueurs de football n'est pas nouveau car c'est même récurrent au niveau de notre paysage footballistique. En Tunisie, il n'y a pas une semaine qui passe sans que la presse, toujours aussi friande de ce genre de polémique, ne fasse ses manchettes avec des déclarations tonitruantes de tel ou tel joueur réclamant son argent. Les affaires atterrissent par la suite dans les arcanes de la commission des litiges et ce «fait divers» est tout sauf singulier. En fait, le problème résiderait plutôt dans la manière avec laquelle les joueurs clubistes appréhendent cette situation de non-droit et d'abus d'autorité selon eux. Ainsi, trois meneurs, à savoir Khelifa, Ifa et Ben Yahia, présumés instigateurs de la dernière «rébellion» clubiste, ont ainsi défié l'exécutif du CA, sorte de motion de défiance pour forcer la main des tenants et aboutissants clubistes. Ne sachant pas à quel saint se vouer pour faire valoir leurs droits tout à fait légitimes (car il est inadmissible et contraire à la loi du travail de ne pas payer un joueur pour la simple raison qu'il ne joue pas ou qu'il ne répond pas aux conditions tactiques de l'entraîneur), ils ont choisi le bras de fer, sorte de pratique peu commune et exhibitionniste mais peut-être efficace. Cette action peut même prendre l'allure d'une campagne pour changer les pratiques et mieux protéger leurs droits à l'avenir. Qualifiés «d'actifs» à cause de leur valeur marchande (qui ne les autorise pas à être transférés sans l'accord de leurs clubs), les joueurs clubistes ne sont pas totalement à blâmer pour avoir défié leur employeur. En football, il faut aussi être solidaire dans l'adversité. Et même le président du CA l'a souligné récemment: «Ce que j'ai apprécié malgré tout, c'est cette solidarité de groupe, cet esprit de corps et cette stratégie du groupe de joueurs de parler d'une même voix et de tenir le même discours. Ils sont sur la même longueur d'onde et ça peut déteindre positivement sur la marche de l'association». Ironique ou satirique comme déclaration, cela ne semble pas avoir indisposé le patron du CA, confiant quant au bien-fondé de sa démarche antérieure (travailler plus pour gagner plus). Il n'en reste pas moins que malgré les derniers soubresauts d'ordre pécuniaire, rappelons tout de même que les salaires clubistes ont été plafonnés depuis quelques mois, ramenés à de justes proportions et indexés sur la réalité du marché tunisien. Les proportions sont actuellement acceptables, ce qui dénote une meilleure gestion d'ensemble des deniers et des actifs de l'association, et ce, après avoir été égratigné à ce sujet (dès l'intronisation du président en exercice en 2012). Et c'est dire combien les joueurs du CA doivent adhérer à cette orientation non sans avoir des garanties d'ordre contractuel bien entendu (respect des engagements). Pour revenir à la dernière mini-fronde d'avant départ vers l'île Maurice, ceux qui ont pris la défense des joueurs tiennent tout de même des propos cohérents. Tel ce fidèle supporter aperçu au Parc A et insatisfait de la teneur du discours des officiels clubistes : «Mais comment voulez-vous vous faire entendre autrement quand il n'y a pas de dialogue, pas de discussion ? Si malheureusement, c'est la solution qu'il faut pour se faire entendre. Alors, c'est peut-être un mal pour un bien. Sinon, il faut comprendre comment ça se passe. Car si on ne peut pas donner ce que l'on n'a pas comme argent, mieux vaut revoir les frais financiers de fonctionnement à la baisse et l'ambition qui va avec». Voilà un raisonnement réaliste car le football tunisien en général ne tient guère «l'économie à bout de portefeuille». Ce n'est pas une affaire de sentiments dans une bulle sportive où les employés perçoivent des émoluments supérieurs à ceux des employeurs ! Les tenants de la lutte des classes devraient d'ailleurs s'en réjouir ! Ce n'est nullement le cas dans nos contrées où le sport-roi est sous perfusion. Mais en Europe, ce que perçoit un joueur dans ce flot d'argent brassé par le foot-business ne devrait normalement pas valoir grand-chose par comparaison aux montants astronomiques des droits télé, des recettes des clubs, des ventes des produits dérivés et de la manne provenant du sponsoring. Il ne faut pas oublier que ce métier de footballeur est précaire puisque les joueurs ont constamment une épée de Damoclès au-dessus de la tête : la blessure définitive. Ils enchaînent les contrats précaires, connaissent des périodes de chômage comme l'ensemble des actifs, et ont les pires difficultés à se réinsérer dans la vie active par la suite! Seule leur épargne les préserve des aléas du temps.
Pauvre football !
En football dit professionnel, chaque joueur représente un investissement tout autant sportif que commercial. La productivité d'un joueur de football est mesurée à sa capacité à marquer des buts mais aussi à vendre des maillots et des places au stade. Donc, si les grands clubs sont prêts à payer très cher pour garder leurs meilleurs joueurs, c'est parce que les retombées financières sont importantes. Cependant, le retour sur investissement existe seulement pour une poignée de joueurs, ce qui expliquerait le poids de la dette de la majorité des clubs tunisiens. Dans un contexte de crise économique, notre société serait cruelle. Mais le footballeur, lui, vole-t-il pour autant cette fortune accumulée et amassée en un temps record ? Sûrement pas. Mais si cette question se pose, c'est que le métier de footballeur n'a pas de réel impact social, au contraire d'un médecin par exemple, ni ne nécessite de compétences intellectuelles exceptionnelles. Pourtant, comme un patron d'entreprise, le footballeur fait partie d'une élite issue d'une sélection très étroite. Il est donc rémunéré à la hauteur de ses compétences exceptionnelles. Le salaire du footballeur est régi par la seule loi de l'offre et de la demande. Sur la base de performances objectivement mesurables, il peut faire monter les enchères et partir dans un autre club plus rémunérateur s'il le souhaite. C'est le rêve de millions de gamins, mais la réalité pour peu d'élus ! Rappelons aussi que footballeur est un des métiers les plus concurrentiels au monde. Devenir footballeur relève du parcours du combattant, sachant qu'une fois arrivés en centre de formation, à peine 10% de ces apprentis footballeurs connaîtront par la suite les joies du monde professionnel. Un footballeur sur cinq connaîtra le chômage durant sa carrière. Rarement évoqué mais pourtant connu de bien trop de footballeurs, le taux de chômage dans le monde du ballon rond tunisien est deux fois plus élevé que dans le monde du travail tunisien ! Ce qui est d'autant plus regrettable que la carrière d'un footballeur ne dure généralement qu'entre 10 et 15 ans. Ajoutez à cela une pression assez importante, conséquence du monde concurrentiel dans lequel ils évoluent: une mauvaise saison, une fin de contrat, et le footballeur peut se retrouver sur le circuit du chômage, tout ceci associé à une pression médiatique et populaire peu évidente à gérer à certains moments (le revers de la médaille).


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