Après avoir dénoncé dans Ce qu'Allah n'a pas dit (Editions Sud-Editions - Tunis 2010. Voir La Presse du 01.01.2011), l'extrémisme religieux, lié à une foi altérée par des interprétations erronées et inexactes, sur des individus qui manquent de psychologie, Mohamed Bouamoud est de nouveau dans le feu de l'actualité avec la parution récente d'un essai entièrement consacré à Mohamed Bouazizi, le fils chéri de Sidi Bouzid, celui par qui la chute de Ben Ali est arrivée. Mohamed Bouazizi, un héros bien malgré lui qui, pour s'être immolé par le feu, a sacrifié sa vie en renonçant volontairement à un idéal de justice et d'équité qu'il était loin d'atteindre ici-bas, en tout cas en ce monde. Bouazizi pensait-il vraiment qu'en forçant la main du destin, il allait venir à bout d'un potentat qui, en souverain absolu, a usé de son pouvoir de façon despotique. Et, ce qui au départ n'était qu'un geste lâche selon certains, réprouvé et condamné par toutes les croyances et qui expose son contrevenant à la lourde peine d'être exclu du salut éternel, s'est vite transformé en étincelle qui, aussitôt allumée, le monde arabe du Golfe persique à l'océan Atlantique, s'est immédiatement embrasé et, jusqu'à la publication de cet article, continue d'être secoué par des convulsions légitimes pour sortir de l'impasse. C'est à tout cela que Mohamed Bouamoud, prompt à saisir les opportunités lorsqu'elles se présentent à lui, a pris le soin de se déplacer là même où la légende de Mohamed Bouazizi est née. Il a rencontré Manoubia, la mère du défunt, certes accablée par la perte de son fils, mais cependant sereine et apaisée. Elle parle avec une insoutenable émotion du dernier quart d'heure qui a précédé le moment fatidique. Des instants lourds de présages qui n'annoncent rien de bon sur le dénouement de l'incident fatal qui a opposé le jeune Bouazizi à une dame, un agent municipal qui s'est permis de le gifler, lui un enfant issu du Arouch des H'mama; cette claque appliquée du dos de la main en pleine face, a bouleversé, par ricochet, les stratégies des Etats pas encore prêts à affronter les retombées d'une révolution qu'ils n'ont pas vu venir et qui les a pris par surprise. En annexe, l'auteur par deux fois récompensé par le prix Découvertes au Comar d'or en avril 2009 et la mention spéciale au Comar d'or l'année suivante, 2010, a évoqué la situation des médias à présent que la liberté de presse est devenue effective. Une liberté chèrement acquise dont on savoure aujourd'hui presque sensuellement les fruits dont on a été si longtemps privés. —————— Bouazizi ou l'étincelle qui a destitué Ben Ali, Sotepa graphique - Almaha Editions - Mars 2011 - Tunis