Crises ouvertes ou annoncées, le ballon rond devient le domaine de l'intolérance par excellence. Enumérer tous les conflits ou sujets de contestation serait fastidieux. Voici les exemples les plus frappants à notre sens : Le diktat des supporters est un sport national. A un stade avancé, on ne parle pas de pression, mais de menace. A Gafsa, les derniers évènements ont apporté la preuve que les choses peuvent prendre une tournure sérieuse. C'est du moins l'explication de l'entraîneur Patrick Liewig dont la vox-populi réclamait la tête : «J'ai signé cet engagement, et je dois l'assumer. C'est ma faute d'avoir accepté de signer sans en mesurer les conséquences. C'était suicidaire, et cela aurait été la mort certaine de devoir continuer dans ces conditions. Le président du club a décidé d'arrêter notre collaboration en raison des menaces personnelles à son encontre et pour ma propre sécurité», dit l'ancien coach du ST, du CA et du MC Alger. Pour avoir longtemps soutenu son technicien, parfois seul contre tous, le président Nabil Baïer en est arrivé à son tour à essuyer des menaces, physiques cette fois-ci, des fans les plus turbulents. Un entraîneur et un président menacés pour trois défaites de rang : le football est-il devenu une affaire aussi sérieuse, à ce point dramatique, de vie ou de mort? On parle à présent des deux Khaled : Ben Yahia et Ben Sassi La Zliza en danger A Gabès et en Ligue 2, les choses ne s'arrangent pas. Au contraire, le bureau de Ryadh Jeridi a déposé en début de semaine une démission collective. Du coup, c'est la paralysie après l'asphyxie financière. Les joueurs sont les premiers touchés par cette implosion des structures. Sit-in devant le siège du gouvernorat, menace de déclarer forfait pour la prochaine sortie du club. La vie semble s'arrêter pour la Zliza. Sauf que la compétition n'attend pas, ni les créanciers. Or, ne dit-on pas que le créancier est un homme qui a peu de patience et beaucoup de mémoire? L'ES Hammam-Sousse en perdition Trois fois, des délais de candidature à la présidence ont été prorogés, trois fois peine perdue. On ne se bouscule pas au portillon pour présider aux destinées de l'Espoir Sportif d'Hammam-Sousse. Au bout d'une aussi vaine attente, le président sortant, Adel Morjène, sous la pression des autorités locales, a dû rester à son poste. Le CA et l'ASM aussi... Au Club Africain et à l'Avenir de La Marsa, les fans sont en colère contre l'entraîneur. A Hammam-Lif, contre l'arbitrage suite au match peu particulier où trois de ses joueurs ont été expulsés, et deux penalties sifflés contre. Ulcéré, révolté, dégoûté même, l'entraîneur marsois, Gérard Buscher s'est même fendu de cet appel : «Si c'est pour nous siffler et critiquer, il vaut mieux que les supporters restent chez eux! Avec ou sans huis clos, c'est du pareil au même!». Tout est dit là!