Notre sport continue à évoluer dans l'impunité la plus totale avec un système super-verrouillé. Et les résultats qu'on sait. Jusqu'à quand ?! La révolution n'a pas apporté que de bonnes nouvelles à la Tunisie et aux Tunisiens. Faute d'une véritable remise en question, retard de la justice transitionnelle (cela pouvait et peut être également valable en sport), et verrouillage du système ont permis aux hommes et aux pratiques du passé de perdurer et de continuer à causer les mêmes dégâts. Sous couvert de légitimité cette fois-ci, même si on sait que les élections obéissent toujours aux mêmes trafics et aux mêmes lobbies. D'ailleurs, l'après-révolution a été un véritable champ de bataille entre les hommes du passé et les rêveurs et idéalistes du présent et de l'avenir, persuadés que l'heure du véritable changement est enfin venue. Mais ces derniers allaient vite se rendre compte que les premiers tenaient solidement les hommes et les rouages et qu'il est bien difficile de les déloger. Alors, tous ou presque sont partis pour 4 ans de mandat. Or, quatre ans, c'est beaucoup, quand le travail et les résultats ne sont pas là et qu'un mandat n'aboutit pas aux résultats promis et escomptés. C'est qu'attendre la fin de celui-ci pour tirer les leçons ne sert à rien, d'autant que le mal est déjà fait. Tenez, la presque totalité de nos fédérations en sont aux deux tiers de leur exercice et on ne voit toujours rien venir. Pour preuve, les derniers résultats calamiteux des récents Jeux olympiques de la jeunesse de Nankin (Chine) où la Tunisie s'est classée 52e ! Nos espoirs de victoires et de médailles, ce sont toujours les deux trentenaires Oussama Mellouli et Habiba Ghribi qui, eux, ont eu la chance de fuir le système, de s'installer et de se préparer à l'étranger. Pour le reste, c'est le désert ! MJS et Cnot : Impuissants ! Nos grands responsables du sport ont beau faire de grands discours, ils n'en continuent pas moins à afficher les limites de leur pouvoir. L'argent, ils continuent à en donner aux fédérations, mais le constat est là : il n'y a pas de résultats. C'est que le travail n'est pas bien fait au sein de ces institutions. C'est aussi vrai que ceux qu'on retrouve à la tête de nos fédérations n'ont rien à voir avec le sport et s'entourent, de surcroît, de personnages dont le profil n'est guère meilleur. Aujourd'hui, par exemple, comme hier, nous connaissons, voyons et entendons beaucoup plus les dirigeants que les champions. Et pour cause : cette dernière race est carrément en voie de disparition. Quel pouvoir réel de ce fait du ministère sur les fédérations? Il existe en apparence, mais il est nul dans les faits et continuera à l'être tant que le financement n'est pas lié à des mécanismes stricts de surveillance. Le Cnot, ce n'est pas mieux, sinon pire. Pour des motifs objectifs d'abord. Tout comme le MJS, il n'a aucun pouvoir réel sur les fédérations. Pis encore, il est élu par les présidents de ces fédérations et formé essentiellement d'actuels et d'anciens présidents de celles-ci. C'est dire que le système est parfaitement verrouillé. Entre copains et... complices. Une autre donne est venue se greffer à ce paysage peu reluisant: le profil du président du Cnot. Obscur président de la FT Tennis, Mehrez Boussayane réussit le tour de force de se faire introniser président du Cnot (alors que c'est Mahmoud Hammami qui a obtenu le plus de voix), multiplie les sorties médiatiques, se brouille publiquement avec le ministre de l'époque, Tarak Dhiab, puis finit par se présenter à la présidence de la République. Sport-politique ou tout ce qui a détruit notre sport ces 40 dernières années ! A défaut donc de ministère et de Cnot, il faudra penser à un haut comité de surveillance du sport pour assurer le suivi et la surveillance (sportive et financière) de notre sport. Celui-ci ne peut pas plus se permettre la fin d'un mandat de 4 ans pour faire les comptes. Nous savons où cela nous a menés. Voilà en tout cas une question à creuser pour les prochains gouvernement et parlement!