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L'Oiseau du paradis
Hommage à Amor Ben Mahmoud
Publié dans Le Temps le 06 - 05 - 2010

Amor ben Mahmoud nous quittait l'année dernière en toute discrétion, laissant derrière lui une vie chargée de souvenirs picturaux à travers une œuvre dense composée de dessins, aquarelles et peintures. Un an après sa disparition, un hommage lui a été rendu entre les murs de la salle d'exposition du palais Essaada à La Marsa.
Inauguré par le ministre de la culture et de la sauvegarde du patrimoine, Monsieur Abderraouf El Basti, l'exposition a retracé le parcours de cet artiste talentueux à travers cinquante ans de création.
Des toiles inédites, jamais exposées du vivant de l'artiste, ont tapissé les murs des deux salles adjacentes du palais Essaada. Regroupées par genre, ces toiles laissaient percevoir le génie créateur de Amor Ben Mahmoud. Imprégné par ses études d'arts plastiques à Paris, l'artiste hèle les lignes et les courbes qui constituent les corps avec le souci de précision et la minutie du détail qui caractérise chaque dessin. Les croquis sont animés d'une dynamique inhérente à la reproduction du modèle. L'artiste le saisit dans une frénésie de traits qui galbent le corps, le rend quasi vivant sur le papier.
Cette frénésie se retrouve aussi dans les tableaux représentant les rues et les ruelles, les ponts et les monuments, les ports et les cours d'eau. L'urbain et le rural. Nous suivons l'artiste dans ses errances. La vie défile dans ses toiles avec cette quiétude apaisante ou cette fougue enivrante que procure les nuances de la palette et le jeu ludique et sérieux entre le trait et le coloris. L'espace peint se parcelle sous les coups du pinceau. Amor Ben Mahmoud déjoue les contraintes du vrai par un engouement pour le vraisemblable. Si, en amont, l'œuvre tend à représenter une scène de la vie courante dans une acception figurative, elle nous surprend, en aval, par cette perception fragmentaire où chaque plan semble à lui seul une œuvre en soi. Non loin de la figuration se profile l'abstraction qui s'intensifie dans les dernières œuvres de Amor Ben Mahmoud.
Dans le jeu qui s'instaure entre les deux genres picturaux, les traits semblent céder la place à la couleur. Diaphanes, les lignes ne sont plus qu'une présence incertaine dont on ne décèle la présence qu'au détour du jeu chromatique.
Qu'elles soient marines, champêtres ou cavalcades, les aquarelles du maître nous plonge dans notre mémoire multiple et collective. Elle montre, en filigrane des œuvres, le génie créateur de l'artiste. La symétrie des plans et la délicatesse de l'exécution laissent deviner le mouvement intrinsèque du tableau. La fluidité de l'aquarelle rend la toile quasi vivante et l'on verrait presque les personnages bouger sous le miroitement de la lumière.
Dans ses toiles et ses dessins, Amor Ben Mahmoud aborde le monde pour en saisir le sens profond. Ces personnages et ses paysages se délestent de toute platitude ou nostalgie creuse pour se charger d'une profondeur insoupçonnée qui met en exergue la magnificence de la perception de l'artiste. La vivacité de l'œuvre culmine chez Ben Mahmoud dans cette maturité qui caractérise à la fois le dessin et l'emploi de la couleur. Ce mariage se fait dans une catharsis particulière où se mêlent l'évasion et la réalité, le jeu et le sérieux.
Ainsi, plonger dans l'univers de Amor Ben Mahmoud, c'est rentrer dans la vie et dans l'œuvre d'un artiste qui a enseigné des générations d'artistes. Son art s'est fait la voix du temps et sa touche, la trace du passé. Si Amor Ben Mahmoud reste méconnu pour le large public il suffira de lever simplement les yeux sur la statue d'Ibn Khaldoun à Tunis pour percevoir le génie de l'artiste en attendant d'approcher ses œuvres picturales dans des expositions à venir qui dévoileront les multiples facettes d'un artiste accompli.


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