Il s'agit du projet des centrales éoliennes de Bizerte situé dans la région de « Kchabta », entourée de « Metline » et « Ras Jebel », d'un côté, et « Menzel Bourguiba » et «Utique », de l'autre. C'est un projet tuniso-espagnol dont la vocation est la production d'une énergie renouvelable pour le renforcement du réseau électrique de la STEG enregistrant des défaillances énormes au cours de l'été dernier. Notre pays a un grand besoin pour les énergies durables comme celles provenant du soleil ou bien des éoliens, des énergies qui préservent l'homme et la nature et dont le coût de production est trois fois rien comparé à celui du pétrole dont le prix reste tributaire de la bourse et de la conjoncture internationale très instable.
Retard forcé
Ce projet grandiose à vocation économique et sociale dont le budget est de l'ordre de 600 millions de dinars contient 143 éoliens d'une puissance totale de 190 Mw, ce qui veut dire que la seule unité, dont le coût d'installation s'élève à 1, 5 milliard, en produit 1,32. Son achèvement était prévu pour août 2011, mais ce délai n'a pas été respecté et la durée de réalisation de 30 mois se trouve dépassée de plus d'une année, et jusqu'à la date du 12 octobre 2012, 66 éoliens seulement sont fonctionnels, c'es-à-dire 46/00 de l'ensemble du projet. Et pourtant les titulaires d'agrément de production de ladite énergie n'ont pas failli à leur engagement. Ce grand retard est dû à des actes de sabotage qui visent à empêcher ce projet.
Des pertes considérables
Au départ, il y avait juste des protestations qui ont commencé après le 14 Janvier : les expropriés réclamaient la révision des prix des anciens contrats et demandaient des prix exorbitants, d'après les affirmations des responsables de la société. A titre d'exemple, celui qui a perçu 15 mille dinars pour la cession de son terrain en exige 150, c'es-à-dire dix fois plus. Ces protestations ont été suivies d'une grande vague de vandalisme commis par des forbans agissant pour leur propre compte ou commandités, selon toute vraisemblance, par certaines parties. Le brigandage prend deux formes : la destruction par le feu des machines et le vol des câbles en cuivre. Les dégâts occasionnés par la première opération, touchant deux éoliens, sont estimés à 600 mille dinars, les seconds, en affectant sept, à 500.
La menace
Le corollaire d'une telle situation désastreuse c'est bien sûr, comme nous l'avons annoncé plus haut, le retard d'achèvement très coûteux pour la société tuniso-espagnol, puisque cela impose une immobilisation du matériel et du personnel et entraîne des pertes assez importantes à cause de la fluctuation terrible des prix des matériaux de construction. Devant ces lourdes pertes financières, plusieurs scénarios fâcheux commencent à se dessiner aux horizons parmi lesquels la possibilité de départ des Espagnols, sachant que des entreprises tunisiennes de bâtiment, de transport et d'entretien ont déjà quitté le chantier. Abandonner un projet d'avenir pareil, susceptible de nous garantir une énergie supplémentaire sans risque aucun ni pour notre santé, ni pour l'environnement, serait une grande perte pour le pays qui souffre de la rareté et de la précarité de ses sources d'énergie.
L'ombre des conspirateurs
La demande de révision des prix n'aurait pas pu se faire par d'autres moyens pacifiques et légaux tels que le sit-in et la saisine du tribunal ? Est-on conscient des torts causés à soi-même par ces méfaits ? En plus de l'énergie renouvelable qu'il procure, ce projet fournit à la région une infrastructure routière permettant son désenclavement et reliant les petites localités isolées à l'image de ce qui existe à « El Haouaria ». Ces fouteurs de troubles ne seraient pas manipulés ? Quand on sait que ces actes destructifs perpétrés d'une manière constante et régulière ne profitent aucunement aux plaideurs et qu'ils pourraient leur attirer des ennuis avec la justice, ne serait-on pas fondé de croire que le saccage n'est pas un acte isolé qui soit le fait de quelques particuliers, et de soupçonner, par conséquent, des complots tissés par des groupes d'intérêts prônant d'autres énergies telles que le gaz de schiste, par exemple ?