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Conjoncture internationale
Publié dans L'expert le 17 - 11 - 2009

Plusieurs indices économiques, monétaires et financiers laissent penser que la croissance économique mondiales serait de retour durant l'exercice prochain. En particulier, les derniers diagnostics de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), du Fonds Monétaire International (FMI), l'office des statistiques Eurostat, les banques centrales européenne et américaine, augurent d'une reprise économique annoncée en 2010.
La conjoncture énergétique mondiale corrobore d'ailleurs cet optimisme et l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a souligné dans son rapport mensuel rendu public le 12 novembre courant que, pour la première fois depuis 2008, la demande mondiale est bien partie pour renouer avec la croissance au quatrième trimestre 2009, relevant au passage son estimation de demande mondiale pour cette année à 84,8 millions de barils par jour (mbj). Au plan monétaire, les banques centrales européenne et américaine ont maintenu au terme des dernières réunions leurs taux directeurs inchangés, confirmant par ce geste le soutien de la conjoncture monétaire à une conjoncture économique qui se présente sous de bons auspices.

OCDE: La reprise pointe à l'horizon
De toute évidence, un vent d'optimisme souffle ces derniers temps sur l'économie mondiale, augurant d'un retour palpable de la croissance à sentier de développement durable et solide. C'est dans ce contexte que l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a relevé le 6 novembre 2009 des signes tangibles de croissance en France, en Italie et au Royaume-Uni. Egalement, elle a annoncé que la reprise s'amorce aux Etats-Unis et au Canada. L'Organisation a en particulier affirmé que les pays développés regroupés en sein retrouvent une vigueur économique, confirmée par l'évolution des indicateurs composites avancés. Premier constat, la croissance revient «en Italie, en France, au Royaume-Uni et en Chine, tandis qu'au Canada et en Allemagne des signes d'une expansion potentielle apparaissent» note l'OCDE. «Une reprise est clairement visible aux Etats-Unis, au Japon, dans toutes les autres économies de l'OCDE et dans les principales économies non membres de l'OCDE», ajoute-t-elle. L'indicateur composite avancé pour la zone OCDE a augmenté de 1,3 points en septembre, à 100,6 contre 99,3 en août (révisé de 99,2) et est désormais supérieur de 3,4 points à son niveau d'un an auparavant. Ces «signes d'expansion» doivent cependant être interprétés avec précaution, l'organisation économique estimant qu'ils pourraient être «partiellement» liés à une diminution de la croissance potentielle de certains pays et non à une amélioration de l'activité économique elle-même.

U.S.A: Sortie officielle de la récession
En particulier, l'économie américaine, locomotive incontestée de la croissance mondiale, donne enfin des signaux satisfaisants qui augurent d'un retour des Etats-Unis à la croissance. En effet, au troisième trimestre, le PIB a progressé de 3,5 % en rythme annuel, selon les chiffres du département du Commerce américain, sachant que la dernière hausse de l'activité remonte au début de l'année dernière. Et cette progression est supérieure aux attentes des économistes, qui tablaient, selon le consensus, sur une progression de 3,2 %. Sans surprise, ce rebond a été tiré par la consommation des ménages qui a augmenté de 3,4 %, alors qu'elle déclinait de 0,9 % au deuxième trimestre. Il faut y voir les effets de la prime à la casse, qui a dopé les ventes d'automobiles. Par ailleurs, les ménages ont moins épargné qu'auparavant, sans doute du fait d'allégements fiscaux. Cerise sur le gâteau, l'investissement est en hausse. L'économiste Jean-Marc Lucas souligne que « le point le plus marquant, c'est la hausse de l'investissement ». Celui-ci a crû de 11,5 %, ce qui n'était pas arrivé depuis près de deux ans. Les investissements ont surtout progressé dans l'immobilier grâce à la prime offerte aux ménages qui achètent pour la premières fois un appartement ou une maison.

Des fragilités subsistent
Si le chiffre du PIB est une bonne nouvelle pour l'économie américaine, il est à prendre avec précaution. D'abord, il est susceptible d'être révisé par le département du Commerce américain dès la fin du mois de novembre. Surtout, «on a retrouvé la croissance, mais on a des raisons de penser qu'elle sera moins forte qu'elle ne l'a été au troisième trimestre», analyse Jean-Marc Lucas. La consommation est le principal moteur de l'activité américaine. Or, les mesures du plan de relance, qui l'ont soutenu, sont temporaires. Le prolongement du crédit aux primo-accédants est débattu et la prime à la casse a pris fin récemment. L'effet de cet arrêt ne s'est pas fait attendre. En septembre, les ventes au détail ont reculé de 1,5 % par rapport au mois précédent.

Le bémol de l'emploi
Egalement, le chômage inquiète. Certes, « la prime à la casse n'a pas complètement cannibalisé les postes de dépenses autres que l'automobile », explique l'analyste Hélène Baudchon. Les Américains continuent d'acheter d'autres produits, mais la montée continuelle du chômage pourrait les inciter à épargner plutôt qu'à consommer. L'indice de confiance des foyers américains s'est d'ailleurs dégradé de près de 6 points au mois d'octobre. Pourtant, « on perçoit une amélioration du côté des entreprises », insiste Philippe Waechter, le directeur de la recherche économique chez Natixis AM qui y voit un fort signe de reprise. Les commandes de biens durables ont légèrement rebondi en septembre et le secteur manufacturier se porte mieux, même si ses performances restent basses. « On pourrait avoir de bonnes surprises sur l'économie américaine », prévient-il. Reste qu'au regard des fortes incertitudes qui pèsent encore sur la reprise, la plupart des économistes table sur une croissance molle dans les trimestres à venir.

Déficit commercial: Un recul plus fort que les prévisions
Au plan commercial, l'actualité est marquée par l'annonce du département du Commerce américain le 13 novembre 2009 que le déficit du commerce extérieur des Etats-Unis s'est creusé de 18,2% en septembre, une baisse nettement plus forte que prévu d'une ampleur inédite depuis plus de 10 ans. Le déficit commercial s'est élevé à 36,47 milliards de dollars, après 30,85 milliards en août, selon les chiffres révisés. L'ampleur du déficit est imputable notamment à la hausse, pour le septième mois d'affilée, des prix pétroliers, et à une nette augmentation des importations chinoises. Les analystes et économistes interrogés anticipaient en moyenne un déficit commercial de 31,65 milliards de dollars en septembre après celui de 30,71 milliards initialement annoncé pour août. Le déficit commercial avec la Chine s'est creusé de 9,2% à 22,1 milliards de dollars et les importations chinoises ont augmenté de 8,3% à 27,9 milliards de dollars. Ces deux chiffres sont au plus haut depuis novembre 2008. Les exportations et les importations américaines ont toutes deux signé en septembre leur meilleur mois depuis décembre 2008. Cependant, signe de la reprise économique américaine, les importations ont progressé de 5,8% , leur meilleur mois depuis mars 1993, tandis que les exportations n'ont augmenté que de 2,9%.

Fed: Maintien du taux directeur
Au plan monétaire, la Réserve Fédérale américaine a, comme prévu, maintenu au terme de sa dernière réunion du 4 novembre 2009 son taux directeur dans une fourchette allant de 0 à 0,25%.L'objectif étant de continuer à stimuler la croissance qui, après quatre trimestres d'affilée de récession, est enfin revenue au troisième trimestre, avec une croissance de 3,5% du PIB en rythme annuel. Dans son communiqué résumant ces deux jours de réunion, scruté et analysé dans ses moindres lignes par les économistes, la banque centrale souligne que l'économie continuait de se redresser, mais que la situation sur les marchés financiers restait de son côté inchangée depuis la dernière réunion. Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) redit par ailleurs, comme lors de sa dernière réunion, fin septembre, que les conditions économiques «sont susceptibles de justifier» le maintien du taux directeur à un «niveau extrêmement bas pendant une longue période». Sur ce point, le FOMC affine son argumentation en mentionnant pour la première fois qu'il perçoit les attentes d'inflation comme «stables». Du côté de la consommation des ménages, les membres du comité notent une «progression», même si celle-ci reste contenue par les suppressions d'emplois et le resserrement du crédit. La Fed a, par ailleurs, annoncé qu'elle abaissait de 25 milliards de dollars, à 175 milliards de dollars, un de ses programmes de rachats de titres financiers destinés à soutenir le marché de l'immobilier.

FMI: Le rythme de la reprise américaine reste mou
Pour sa part, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn (DSK), a estimé le 13 novembre 2009 que le rythme de la reprise américaine reste mou, tout en excluant un scénario de récession en "W". Il a ajouté que les plans de relance de la Chine permettaient de rééquilibrer l'économie du pays grâce à davantage de demande intérieure. En octobre dernier, le FMI a relevé sa prévision de croissance américaine à 1,5% en 2010, mais DSK a prévenu que cette anticipation était peut être un peu pessimiste. "Notre prévision est que, non seulement aux Etats-Unis, mais également dans le reste du monde, 2010 sera l'année de la reprise", a déclaré Dominique Strauss-Kahn lors d'une réunion du Forum pour la coopération économique Asie Pacifique. "Par certains aspects, je dois reconnaître que nous avons fait preuve d'un peu de pessimisme parce que la croissance est repartie plus tôt que prévu, d'environ un trimestre." Il a également jugé que le dollar avait fait preuve de résistance tout au long de la crise et appelé à une réévaluation du yuan, une monnaie qu'il juge, comme beaucoup d'autres devises asiatiques, sous-évaluée. DSK a observé que les flux de capitaux en direction des pays émergents témoignaient des perspectives positives de ces économies mais il a souligné le risque qu'ils ne déstabilisent les monnaies et les prix des actifs."Alors que les flux de capitaux sont en général bénéfiques, ils peuvent toutefois soulever le risque de mouvements rapides et en puissance déstabilisants sur les changes et les prix des actifs", a-t-il expliqué. Pour combattre ces effets indésirables, il conseille une appréciation des taux de change, des politiques budgétaires plus resserrées et, lorsque cela est possible, une baisse des taux d'intérêt.

Zone euro: La sortie de la récession soulage
Même son de cloche du coté de la Zone euro. En effet, les récentes données publiées le 13 novembre 2009 sur la situation dans la zone indiquent qu'elle est sortie de la récession au troisième trimestre, avec un produit intérieur brut en hausse de 0,4%. Ce taux demeure toutefois un peu moins qu'attendu et tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. En effet, si l'Espagne reste en difficulté, l'Allemagne, la France et l'Italie ont hissé le PIB de la zone euro hors du rouge après cinq trimestres consécutifs de contraction. L'Allemagne et la France, sorties de récession dès le deuxième trimestre, ont confirmé leur redressement avec des taux de croissance respectifs de 0,7% et 0,3% en juillet-septembre. L'Italie leur a emboîté le pas avec une croissance de 0,6% qui fait suite à cinq trimestres de baisse. Dans les trois cas, c'est moins que ce qu'attendaient les économistes, en particulier en France où le consensus était de 0,6%, le double qu'au deuxième trimestre. Le chiffre de l'ensemble de la zone euro a du coup manqué aussi le consensus, s'établissant à 0,4% au lieu de 0,5% attendu. L'Allemagne, la France et l'Italie représentent à elles trois les deux tiers du PIB de la zone euro, qui regroupe en tout 16 pays. Le PIB de l'ensemble de l'Union européenne a, quant à lui, progressé de 0,2%, amoindri par le Royaume-Uni qui reste en récession. Sur un an, le PIB de la zone euro ressort en baisse de 4,1% et celui de l'UE recule de 4,3%.
Eurostat :La reprise industrielle se confirme
Du coté de la zone euro, l'office des statistiques Eurostat a affirmé le 12 novembre courant que l'augmentation de la production de biens d'équipement, de biens intermédiaires et de produits de consommation non durables a soutenu la production industrielle globale de la zone euro en septembre, lui permet tant d'enregistrer un cinquième mois consécutif de hausse. La production industrielle des 16 a augmenté de 0,3% par rapport au mois d'août. Sur un an, l'office souligne qu'elle affiche, toutefois, une baisse de 12,9%. Ces chiffres impliquent une contribution positive de la production industrielle au PIB de la zone au troisième trimestre. La production industrielle représente environ 17% du PIB dans la zone euro. Les chiffres d'Eurostat montrent que la production de biens d'équipement a augmenté de 1,7% en septembre, celle de produits de consommation non-durables de 1,1% et celle de biens intermédiaires de 0,6%. Parallèlement, la production de produits de consommation durables a chuté de 6% sur un mois et celle d'énergie de 2,1%.

La BCE temporise
Au cours de la réunion tenue le 9 novembre courant, Jean Claude TRICHET, le président de la BCE a salué les mesures exceptionnelles mises en place par les gouvernements au plus fort de la crise, mais il a affirmé que la situation reste toujours «très complexe». Le porte-parole des banquiers centraux réunis dans le cadre de la Banque des règlements internationaux (BRI).a souligné que le pire a été évité, mais, a-t-il prévenu, attention à crier victoire trop tôt. «Nous constatons des éléments encourageants, la confirmation du fait que nous avons évité une dépression extrême, mais nous disposons d'éléments qui plaident en faveur d'une vigilance commune», a-t-il ajouté. Soulignant que la situation actuelle restait «très complexe», le timonier de la BCE a cité le problème grandissant du chômage ainsi que les déséquilibres fiscaux, à même d'éroder une confiance vitale pour la reprise. A ce titre, les mesures non-conventionnelles qui ont été mises en place par certaines banques centrales seront retirées de façon «graduelle» et «ordonnée». Il a toutefois reconnu que l'action vigoureuse des gouvernements a permis de retrouver des signes de «stabilisation» économique au niveau mondial. Concernant l'inflation, Jean Claude TRICHET a admis que les risques en termes de croissance mondiale et d'inflation étaient actuellement «équilibrés».

Déficit: Le bras de fer annoncé entre Paris et Bruxelles
L'actualité dans la zone euro est également marquée par le bras de fer de la France avec Bruxelles sur le respect de la barre des 3% en terme de déficit en contestant les dates butoirs fixées par la Commission pour restaurer ses finances publiques, au moment où l'Allemagne adopte une attitude vertueuse face aux injonctions de Bruxelles, la France se dirige vers un bras de fer. En effet, dans un document publié le 11 novembre 2009, la Commission européenne a demandé aux deux pays de ramener leurs déficits d'ici à 2013 dans la limite des 3% prévus par le pacte de stabilité. Le nouveau ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a indiqué que: «Réduire les déficits entre 2011 et 2013 correspond exactement à nos idées.». Il s'est attiré les louanges du commissaire aux affaires économiques Joaquin Almunia, qui a salué son «réel engagement pour le pacte de stabilité». Côté français, la réaction a été beaucoup plus fraîche, avec un tir groupé pour contester le calendrier de Bruxelles. Passer sous la barre des 3% dès 2013 ? «Très difficile» pour le ministre du Budget Eric Woerth, «fort peu réaliste» selon sa collègue de l'économie Christine Lagarde. La France est actuellement «en discussions» avec la Commission et comme le gouvernement refuse d'augmenter les impôts, «il me semble difficile d'arriver en 2013 en dessous de 3%», a ajouté la ministre française. L'objectif français, tel que fixé par le premier ministre François Fillon la semaine dernière, est bien de revenir sous la barre des 3%, mais en 2014 seulement. Certes, les deux pays ne partent pas du même niveau : même si l'Allemagne a connu une récession plus sévère, elle accusait avant la crise une dette publique moins lourde que la France ; et son déficit ne devrait atteindre «que» 5% du PIB en 2010, contre plus de 8% en France, selon les prévisions de la Commission. Il reste que la France est pour l'instant la seule à contester le calendrier posé par Bruxelles. La crainte est que d'autres pays ne s'engouffrent dans la brèche alors que 20 des 27 Etats membres de l'UE font déjà l'objet d'une procédure de déficits excessifs et que la Commission juge nécessaire que chacun commence à remettre de l'ordre dans ses finances en 2011 au plus tard.

Chine: La forte reprise se confirme
Du coté chinois, la conjoncture se présente sous de bons auspices puisque, comme le gouvernement chinois l'avait promis, la croissance nationale se maintiendrait à 8 % en 2009, malgré la crise. Il est en passe de réussir son pari puisque les chiffres, publiés le 11 novembre courant par le Bureau national des statistiques (BNS) pour le mois d'octobre, confirment la forte reprise de l'économie du pays. La production industrielle a ainsi progressé de 16,1% par rapport à la même période l'an dernier, contre 13,9 % en septembre. C'est sa plus forte hausse en un an et demi. Les ventes de détails ont, de leur côté, augmenté de 16,2 % sur les dix premiers mois de l'année, à comparer avec une hausse de 15,5 % pour la période de janvier à septembre. La balance commerciale a, quant à elle, enregistré un solde de 24 milliards de dollars, soit 11 milliards de plus que le mois d'avant. C'est un recul inattendu des importations, de 6,4 %, qui explique en grande partie ce résultat. Les exportations, pour leur part, ont un peu freiné leur plongeon, ne reculant que de 13,8 % en octobre contre une baisse de 15,2 % en septembre. Des chiffres qui laissent présager maintenant une reprise des commandes étrangères.

Un soutien colossal des banques chinoises
Il est à relever que la Chine doit l'essentiel de sa reprise à son plan de relance à 450 milliards d'euros, lancé il y a un an, pour investir massivement dans les infrastructures. Et si l'investissement en capital fixe a d'ailleurs continué de progresser, de 33,1 % sur les dix premiers mois de l'année, il bénéficie essentiellement aux grands travaux publics (+ 76,3 %), tandis que les investissements dans des projets privés ont reculé de 12,9 %. La question est donc maintenant de savoir quand arrêter la perfusion. Certains dirigeants font part de leur crainte de voir un retrait soudain des facilités de crédit qui ont permis de relancer les usines de l'atelier du monde. Les banques chinoises ont déjà prêté 1 100 milliards d'euros depuis le début de l'année. Même si ces dernières ont prêté deux fois moins en octobre qu'en septembre, l'économie ne peut pas encore se passer de cette liquidité.

Japon: Le Japon au rythme de 4,8% de croissance annuelle
Du coté du Japon, le gouvernement annoncé le 15 novembre courant que l'économie du pays du soleil levant a connu une croissance de 4,8% au 3ème trimestre 2009, le second trimestre consécutif de croissance en rythme annualisé. Ces résultats représentent la plus forte hausse pour la seconde économie mondiale depuis 2007. Sur la période de juillet à septembre dernier, le PIB du Japon a augmenté de 1,2% par rapport aux trois mois préc2dents. Si le rythme se maintient toute l'année, l'économie aura gagné 4,8% de croissance.

Energie: La demande mondiale de pétrole revue à la hausse
Au plan énergétique, l'actualité est dominée par l'annonce du 12 novembre courant de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui a souligné que, pour la première fois depuis 2008, la demande mondiale est bien partie pour renouer avec la croissance au quatrième trimestre 2009. Dans son rapport mensuel, l'organisation basée à Paris a ainsi relevé son estimation de demande mondiale pour cette année à 84,8 millions de barils par jour (mbj), soit un recul de 1,7% sur un an alors qu'elle tablait jusque-là sur une contraction de 1,9%. Cette révision à la hausse est due à une progression de la demande au quatrième trimestre de cette année. Par la suite, la demande devrait monter à 86,2 mbj en 2010, soit une hausse de 1,6% sur un an, grâce notamment à la vigueur des pays émergents.
L'agence, qui représente l'intérêt des pays consommateurs, s'inquiète cependant de cette augmentation de la demande qui ajouterait une pression supplémentaire aux prix du pétrole, qui évoluent actuellement autour des 80 dollars, après être tombés à moins de 35 dollars fin 2008 au plus fort de la crise. «Le rebond de la demande mondiale de pétrole pourrait être beaucoup plus limité si la hausse des prix se poursuivait en 2010», estime l'Agence. Selon elle, une trop forte progression des prix de l'or noir pourrait ralentir le rebond de l'économie qui a lieu en ce moment dans la plupart des économies occidentales, et notamment aux Etats-Unis, le premier consommateur de pétrole au monde. Du côté de l'offre, l'Agence affirme que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a augmenté sa production en octobre à 29 mbj, au plus haut depuis janvier. Le rapport de l'AIE estime enfin que les 11 pays de cette dernière soumis à quota ne respectent plus leurs limitations de production qu'à hauteur de 61% contre 64% en septembre.


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