TUNIS (TAP) - "L'avenir du printemps arabe", "les mutations du paysage politique dans les pays arabes qui ont vécu des révolutions" et "le poids des courants islamiques et leurs rôle dans la détermination de l'avenir de ces pays", ainsi que "la coexistence des minorités religieuses dans les pays islamiques" ont été les principaux thèmes examinés au cours de la conférence internationale ouverte, mercredi, à Tunis, sous le titre "Où va le printemps arabe ?". Cette conférence qui dure deux jours est organisée à l'initiative de l'Observatoire arabe des religions et des libertés, et la fondation Konrad Adenauer. Elle se déroule avec la participation d'un nombre important d'universitaires et de penseurs arabes de Tunisie, d'Egypte, de Syrie et du Liban. La séance de la matinée a permis d'exposer de nombreux dossiers stratégiques généraux en relation avec les révolutions arabes, en particulier la question de la démocratie et celle de "la réforme de l'Etat civil", de l'apparition de nouveaux courants dont "le salafisme" et l'importance de leur poids et de leur rôle dans la réalisation des objectifs des révolutions arabes. A ce propos, Abou Yaarab Marzouki, membre de l'Assemblée nationale constituante pour le mouvement Ennahdha, a qualifié, dans son intervention, le pouvoir "de contrat entre le gouvernant et le gouverné" dont la troisième partie est la "Chariâa". Il a appelé les composantes de la société civile à aider les islamistes à promouvoir leur vision et leurs choix, au cours de la prochaine étape, afin qu'ils puissent assumer la responsabilité qui leur est dévolue. Mgr Maroun Lahham, archevêque de Tunis a, de son côté, indiqué que les minorités catholiques, dans le monde arabe, avec leur situation différente d'un pays à l'autre, ont toujours été écartées du pouvoir. Il a, dans ce sens, émis l'espoir que le comportement des nouveaux dirigeants reflète une plus grande volonté de les faire participer à la vie politique. La réponse à la question "Le discours des mouvements islamistes se renouvellera-t-il avec l'exercice ?" a été le thème de l'intervention présentée par le journaliste et écrivain Slaheddine Jourchi. Il a expliqué, en particulier, que la politique de la répression et de l'exclusion de ces courants du cercle de l'exercice politique les poussent à s'éloigner de la réalité et à s'orienter vers la violence en tant que moyen de défense et stratégie de changement. L'orateur a, en outre, indiqué que la victoire des Islamistes lors des dernières élections dans les pays arabes a aidé à leur réintégration dans la société, ce qui a créé, dans les rangs de ces courants, une "forte volonté de s'adapter à la loi" et d'accepter l'opération démocratique, ce qui s'est concrétisé, en particulier, à travers "l'acceptation du principe de l'alternance au pouvoir et l'idée de la neutralité des mosquées". Il a ajouté que le passage des courants islamistes du discours de protestation et de critique contre le pouvoir, à la responsabilité de la réforme les ont conduits à changer leur stratégie de communication, en se faisant aider par des personnes expérimentées. Il a insisté sur la nécessité pour les Islamistes d'être totalement préparés pour revoir leur discours et accepter la critique. Au cours de cette conférence, des séances spéciales seront consacrées à la situation en Egypte et d'autres à celle de la Syrie, en plus de deux autres sur la situation en Tunisie avec un débat autour des volets sociaux.