SFAX, 11 avr 2011 (TAP) - Une grande tension règne dans la ville de Sfax en raison de la grève ouverte des médecins des hôpitaux universitaires Habib Bourguiba et Hédi Chaker de la capitale du sud qui se poursuit pour la septième journée consécutive. Des parents de malades et des patients eux-mêmes, qui n'ont pas pu bénéficier des services médicaux dans plusieurs services à cause de la grève, ont attaqué le siège de la faculté de médecine à Sfax où plusieurs médecins se sont réunis pour examiner l'évolution de la crise que connaît le secteur de la santé dans la région depuis quelques jours. "Les manifestants, très en colère à cause de l'interruption des prestations médicales, à l'exception des cas urgents, ont jeté des pierres sur le siège de l'établissement universitaire et l'ont investi après avoir forcé la porte extérieure", a indiqué un responsable à la direction de la faculté au correspondant de l'agence TAP à Sfax. Il a souligné que la direction de la faculté a tenté de calmer les manifestants et accueilli deux d'entre-eux dans la salle de réunion des médecins qui leur ont expliqué leur point de vue et les motivations de leur grève. Les médecins revendiquent notamment l'annulation de la décision de remplacement du directeur du centre régional de transfusion sanguine et refusent la mutation de deux infirmières du service des brûlés, qui selon eux, porte atteinte au chef de service. Selon des témoins oculaires, les manifestants se sont également rassemblés devant le siège du gouvernorat de Sfax en signe de protestation contre la grève des médecins qui a provoqué la détérioration de l'état de santé des malades. Des patients au service des consultations externes à l'hôpital universitaire Hédi Chaker ont lancé un appel de détresse à la correspondante de l'agence TAP, appelant à une intervention urgente pour suspendre la grève. Un très grand nombre de citoyens se plaignent de l'impossibilité de pouvoir bénéficier de prestations médicales, tel ce bébé de cinq mois aux mains de sa mère, en quête de consultation après une opération sur le coeur, subie le 12 décembre dernier, ou cette fille de sept, en attente d'un électrocardiogramme avant une opération chirurgicale, initialement prévue le 7 avril, ou encore cet octogénaire souffrant du coeur également et venu chercher ses médicaments. Prés de 500 patients, des différentes régions du sud et du centre du pays, affluent quotidiennement vers les l'hôpitaux Hédi Chaker et Habib Bourguiba pour recevoir des soins médicaux. Ils passent de longues heures à attendre avant de rentrer bredouille, a indiqué le surveillant du service des consultations externes.