Dieu aime ce pays. C'est le moins qu'on puisse dire. Sa pluie, voire sa douche divine, signe de présence céleste bienveillante, a été encore une fois salutaire. Après deux mois de déficit pluviométrique aigu et alors que les pessimistes voyaient déjà pointer les signes d'une sécheresse pour cette saison, voilà que d'importantes précipitations viennent arroser généreusement, ces jours-ci (11, 12, 13 janvier 2008), l'ensemble des régions à vocation agricole (nord et centre du pays). Ces précipitations se distinguent par leur quantité, qualité et timing. Selon des données fournies par le ministère de l'Agriculture, l'apport de ces pluies se chiffre à 180 millions de nouveaux mètres cubes d'eau pour les barrages du pays, portant la quantité globale retenue par ces ouvrages à 1.180 millions de mètres cubes. Cette quantité a profité à hauteur de 142 millions de mètres cubes aux barrages du nord, 32 millions de mètres cubes aux barrages du centre et 6 millions de mètres cubes pour le Cap Bon. L'apport de ces précipitations est perceptible, également, à travers le remplissage des lacs et barrages collinaires et la consolidation des nappes souterraines qui ont été fortement sollicitées, durant la période du déficit à des fins d'irrigation agricole. Ces précipitations se distinguent par leur qualité. Elles se sont battues sur des zones à vocation agricole et forestière. Les quantités enregistrées ont dépassé les moyennes habituelles en cette période, soit une augmentation aux forts taux de 140% à 200%. Des pointes de plus de 170 millimètres ont été enregistrées, à Bargou (gouvernorat de Siliana) avec 177 millimètres. Cette zone est talonnée par Aïn Draham (174 mm), Thibar (126 mm), Fernana (122), le Krib (122 mm), Bousalem (106 mm), Zaghouan (117 mm) et Oueslatia (92 mm). Elles ont eu pour mérite de dessaler le sol et de nettoyer la terre de toutes sortes d'aspérités entravant la montaison, dans de bonnes conditions des plantes. Ces précipitations interviennent à un moment opportun pour booster la croissance des cultures céréalières, les cultures maraîchères et l'arboriculture fruitière. S'agissant des cultures céréalières, qui sont en période de croissance normale, ces précipitations sont propices pour la fertilisation azotée, le désherbage et même la possibilité d'ensemencer de nouvelles superficies, notamment, au centre du pays. Concernant les cultures fourragères et les pâturages, ces précipitations, qui vont améliorer l'offre en herbe et en plantes fourragères, vont contribuer à alléger la pression sur la demande en aliments composés importés au prix fort et surtout à encourager les éleveurs à préserver leur cheptel. Au rayon de l'arboriculture fruitière, les récentes précipitations auront le meilleur impact sur l'agrumiculture. L'apport est à percevoir à travers une meilleure irrigation des orangeraies et l'amélioration du calibre et de la saveur des fruits. Elles sont également bénéfiques pour la croissance dans de bonnes conditions des plants et boutures. Les légumineuses enfin. Ces précipitations vont surtout encourager les agriculteurs à s'adonner au travail de la terre et à étendre leurs superficies. Par delà ces impacts positifs attendus, la question qui mérite d'être posée. Jusqu'à quand notre agriculture sera dépendante des aléas de la nature. Est-ce une fatalité ? Sommes-nous incapables d'y remédier ? D'autres peuples ont pourtant réussi