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Une restructuration de la dette est-elle inévitable ?
Publié dans Business News le 10 - 07 - 2020

Rarement depuis 2011, les relations entre le gouvernement et la Banque centrale de Tunisie (BCT) n'ont paru aussi étroites et leurs actions et initiatives allant de pair. Il est vrai que le gouvernement d'Elyes Fakhfakh affiche des intentions de politique budgétaire, dans un contexte d'élaboration de projet de loi de finances complémentaire, qui rendent les choix de politique monétaire de l'institut d'émission moins tendus, plus pragmatique. L'intention du gouvernement d'asseoir une réelle stratégie de redressement des finances publiques fondée sur une batterie de réformes structurelles d'envergure semble convenir aux responsables de la BCT qui n'hésite plus à accompagner le gouvernement pour surmonter la double adversité d'un legs financier désastreux auquel sont venues s'ajouter les effroyables conséquences socioéconomiques de l'épidémie du Covid-19. Pour cela, l'autorité monétaire n'a pas hésité à desserrer l'étau sur la liquidité qu'impose l'objectif de la stabilité des prix ou ciblage de l'inflation. Elle n'a pas hésité non plus à assouplir les conditions de refinancement et tempérer les exigences macro prudentielles imposées aux établissements de crédit.
Malheureusement, les établissements de crédit n'ont pas su faire preuve d'autant d'allant, montrant à l'occasion leur degré de frilosité face au risque et leur nonchalance devant les opportunités. La BCT saura-t-elle les convaincre de lâcher du lest compte tenu d'une conjoncture caractérisée par un besoin considérable de liquidités émanant des agents économiques ? Il est possible sinon probable que l'occasion lui soit fournie dans la perspective où le gouvernement fait le choix de ne pas recourir à l'endettement extérieur pour couvrir ses besoins de financement mais de solliciter le marché intérieur pour mener à bien son programme de sauvetage et éloigner le pays du spectre de la faillite. Or, de ce point de vue, tout dépendra du comportement de l'institut d'émission.
En effet, seul l'institut d'émission pourrait sortir le gouvernement de la triple contrainte d'une baisse probable des ressources propres du budget conséquente au recul brutal de la croissance parallèlement à un accroissement vertigineux des dépenses pour faire face à l'impact socioéconomique de l'épidémie du Covid-19, et du choix du gouvernement de « compter sur soi » avant de solliciter les bailleurs de fonds étrangers pour satisfaire ses besoins de financement. A ce propos, la rencontre ayant réuni, ce mercredi 8 juillet 2020, le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane Abassi et le Commissaire européen chargé de la Politique de voisinage et de l'Elargissement, Oliver Varhely (par visioconférence) ainsi que les représentants des plus importants bailleurs de fonds de la Tunisie . Le communiqué de la présidence du gouvernement publié à l'issue de la rencontre fut d'une frustrante langue de bois, n'éclairant en rien sur l'opportunité de la démarche ni sur les réels sujets de discussion ou plutôt le sujet qui préoccupe le plus : la dette, devenue le nœud gordien de sortie de la crise.
Le ministre des Finances, Nizar Yaïch, n'y est pas allé par quatre chemins dans un entretien de presse diffusé par son département pour en planter le décor. Ce sont 8 milliards de dinars supplémentaires de ressources dont aurait besoin l'Etat pour boucler son budget 2020. Un besoin qui creusera en conséquence le déficit budgétaire. Ce dernier sera « nettement » au-dessus de 5%, a annoncé le ministre. Relation de cause à effet, le taux d'endettement devrait dépasser « très probablement » l'équivalent de 85% du PIB. « Et s'il fallait consolider les résultats de l'endettement de l'Etat avec celui des entreprises publiques, ce ration dépasserait les 110% du PIB », a-t-il poursuivi. Dès lors, il s'agit de savoir comment le gouvernement compte s'y prendre pour arriver à mobiliser autant de ressources tout en préservant la viabilité de la dette publique.
La rencontre d'Elyes Fakhfakh avec les gros bailleurs de fonds du pays n'aurait-elle été, en fait, que l'occasion pour le chef du gouvernement d'apporter une esquisse de réponse à cette double exigence ? En la matière, les possibilités du gouvernement ne sont pas nombreuses. En tout cas, une restructuration de la dette semble inévitable. De plus, celle-ci ne pourrait être envisagée que sur la dette intérieure car, pour ce qui concerne la dette extérieure, pratiquement tous les scénarios mènent soit à une impasse, soit ils sont trop longs et trop complexes pour être immédiatement opérationnels. En tout cas, cette configuration va nécessairement modifier le rôle de la BCT et dévier l'institut d'émission de sa mission fondamentale de ciblage de l'inflation pour assurer la stabilité financière du pays. Lors de la crise financière de 2008, les banques centrales n'ont pas hésité à adopter une telle démarche pour sauver leur économie d'un effondrement fatal. La BCT pourrait racheter davantage de dettes d'Etat. Aujourd'hui, sur un total de l'encours de Bons du Trésor Assimilables (BTA) d'environ 14 milliards de dinars, la BCT en possède près de la moitié à travers d'une part ses opérations d'Open market et d'autre part les garanties de contrepartie dans sa politique de refinancement. Le rachat, au moins d'une partie, de l'encours de BTA restant aurait l'avantage d'une part de fournir suffisamment de liquidités aux banques sans pour autant déséquilibrer outre mesure le bilan de la BCT et d'autre part permettre à l'Etat d'émettre de nouveaux titres de dette sans provoquer outre mesure un effet d'éviction des autres agents, ménages et entreprises non financières pour les crédits de consommation ou d'investissement.
La BCT pourrait pousser encore plus loin son intervention en décidant de renégocier la dette qu'elle détient sur l'Etat, en termes de maturité et de coupon. Toutefois, la démarche n'est pas sans affaiblir son haut de bilan et implicitement la valeur de la monnaie. L'autorité monétaire irait-elle au bout de cette logique ? Dans cette optique, la réunion du chef du gouvernement avec les principaux bailleurs de fonds du pays chercherait plus à tâter leur pouls sur cette option que de solliciter une rallonge supplémentaire.


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