Par un communiqué lapidaire, Elyes Fakhfakh a décidé, mercredi 15 juillet 2020, de limoger six ministres du parti Ennahdha et ce quelques heures après avoir annoncé lui-même sa démission. Avant-hier, il avait annoncé un remaniement qui devait toucher les portefeuilles nahdhaouis, sur fond de crise gouvernementale. Quelle légalité ont ces limogeages ? La question a été soulevée par plusieurs personnes en cette soirée chaude du mercredi 15 juillet, parce qu'il existe un véritable imbroglio. L'article 98 de la constitution énonce clairement que la démission du chef du gouvernement vaut démission de l'ensemble du gouvernement. De fait, constitutionnellement parlant, les ministres en question ne peuvent être limogés puisqu'ils sont réputés démissionnaires. Partant de ce postulat, les ministres limogés peuvent logiquement garder leur poste malgré la décision de leur chef en évoquant cet article 98 de la constitution.