Les réseaux sociaux s'emballent et les langues fourchues se délient après que les parties aient déposé les suggestions de noms de candidats susceptibles d'occuper le poste de chef du gouvernement. Les trois noms les plus cités par les différentes coalitions sont Khayam Turki, Fadhel Abdelkefi et Hakim Ben Hamouda. Aussitôt les noms dévoilés que des articles de presse ont commencé à circuler pour dire que MM. Abdelkefi et Turki ont des poursuites judiciaires contre eux, le premier par la justice tunisienne, le second par la justice helvétique. Selon la devise « calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose », ces données sont susceptibles de nuire aux candidats, surtout qu'elles sont… fausses.
Pour Fadhel Abdelkefi, il a vu son affaire classée depuis septembre 2017 quelques semaines après sa démission du poste de ministre des Finances. Business News a publié un article à ce sujet. Il y a eu ensuite un pourvoi en cassation à l'issue duquel M. Abdelkefi a été blanchi définitivement. Business News est revenu en long et en large sur l'histoire au lendemain de sa victoire judiciaire en mars 2019.
Pour Khayam Turki, les choses étaient nettement plus complexes et cela lui a déjà couté le poste de ministre des Finances pour lequel il était pressenti. Son parcours judiciaire a duré neuf ans et il a été définitivement blanchi par la justice suisse grâce à un jugement prononcé en sa faveur le 9 mars 2020. Non seulement il n'y a eu aucune charge retenue contre lui, mais en plus il a eu des dommages et intérêts pour procédures abusives. Le parquet de Genève n'a pas jugé utile de faire appel du jugement. A noter que Khayam Turki n'était que salarié dans l'entreprise émiratie plaignante et non actionnaire comme cela se répète depuis hier sur les réseaux sociaux et dans certains médias qui ne prennent pas la peine de vérifier leurs informations auprès des intéressés et des sources officielles.
On notera enfin que rien n'est joué à l'heure où nous écrivons ces lignes. Constitutionnellement parlant, rien n'oblige le président de la République à choisir un candidat parmi ceux proposés par les partis et les coalitions. Le seul et unique apte à juger ce qu'il en sera, c'est Kaïs Saïed qui aurait dans sa tête d'autres noms que ceux cités actuellement sur la place publique.