Le mot d'ordre de Rached Ghannouchi à Tarek Fetiti était de faire réussir la séance de motion de censure. Mais, a priori, ce n'est pas le même qui a été donné à ses propres députés d'Ennahdha. Plusieurs parmi les députés du parti islamiste ont tenté ce matin de faire échouer la séance et ce en inventant des procédures inédites. Ils ont refusé ainsi de distribuer les bulletins de vote comme l'a demandé M. Fetiti exigeant que l'on fasse appel aux députés un à un pour leur donner ce bulletin. Ils ont également exigé la présence d'isoloirs pour garantir la confidentialité du vote, ce qui est également une première.
Face au refus de plusieurs députés d'imposer des procédures nouvelles, Tarek Fetiti a tranché pour que la séance et le déroulement du vote soit effectué comme d'habitude et comme s'est déroulé l'élection de Rached Ghannouchi lui-même. Il était appuyé par plusieurs élus motivant leur position par la nécessité de respecter le parallélisme des formes. Les députés d'Ennahdha ont quand même insisté à ce qu'on instaure ces nouvelles procédures créant une agitation totale au sein de la plénière. L'islamiste Yamina Zoghlami, en sa qualité de présidente de la commission de dépouille est allée jusqu'à menacer de quitter la séance et ne pas surveiller le vote (ce qui aurait fait annuler toute la procédure de la motion). A cause de toute l'agitation autour de ce point, Tarek Fetiti a décidé de lever la séance pour dix minutes jusqu'à ce que l'ordre revienne.