Après la démission du gouvernement Fakhfakh et le départ quasi certain de toute son équipe, la députée Attayar Samia Abbou a marqué son retour dans l'opposition, reprenant ses interventions et ses déclarations virulentes. La députée Attayar a assuré dans une déclaration aux médias, ce mardi 1er septembre 2020, que le gouvernement de Hichem Mechichi obtiendra la confiance du Parlement, bien qu'il n'ait aucun programme, aucune vision et aucun projet politique. Elle a ajouté : « Ce qui m'agace, c'est leur opportunisme. Il y a quelques jours, ils ont clairement annoncé qu'ils ne voteront pas pour un gouvernement en dehors des partis. Aujourd'hui, ils l'accueillent avec les accolades. Chaque plénière démarre avec le coran et se termine avec le diable ». Et à Samia Abbou de poursuivre : « C'est un gouvernement confectionné dans les coulisses de Carthage, sans que le président de la République ne s'en rende compte. C'est la prolongation de l'Etat profond que nous voyons ici et le fruit des tractations lobbyistes ».
D'autre part, elle a indiqué que la rencontre du président de la République avec les partis politiques n'avait pas lieu d'être assurant dans ce contexte que Kaïs Saïed n'avait pas demandé aux partis de ne pas voter pour le gouvernement, mais il leur a promis de ne pas dissoudre le parlement s'il ne passe pas.
Samia Abbou a assuré qu'elle est soulagée de retrouver sa place dans l'opposition et de s'être, enfin débarrassée de la responsabilité de la solidarité gouvernementale. « Je dénonce fermement ce qu'a fait Elyes Fakhfakh, surtout parce qu'il n'a pas été franc avec les partis avec lesquels il gouvernait », assure-t-elle, soulignant que le contrat conclu par Elyes Fakhfakh a eu lieu sous le gouvernement d'Ennahdha et de Youssef Chahed.
Outre sa déclaration aux médias, Samia Abbou est intervenue lors de la plénière accusant Hichem Mechichi de traitrise. La députée Attayar a affirmé qu'il avait trahi le président de la République en cédant aux pressions et aux agendas de certains partis politiques, à l'instar du mouvement Ennahdha et de Qalb Tounes. Elle a, également, affirmé que le Parlement actuel regorge de corrompus et d'évadés fiscaux, citant le président de Qalb Tounes, Nabil Karoui l'invitant à comparaitre devant la justice et répondre aux accusations pesant contre lui.